16 octobre 2025
Formation CEP : L’ANMH et l’AJH offriront-t-elles au PM de facto Ariel Henry ce qu’elles ont refusé au Président Jovenel Moïse ?
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Formation CEP : L’ANMH et l’AJH offriront-t-elles au PM de facto Ariel Henry ce qu’elles ont refusé au Président Jovenel Moïse ?

Dimanche 16 avril 2023 ((rezonodwes.com))–

Par lettre en date du 10 Avril 2023  et par l’intermédiaire de son chef de cabinet, le Premier Ministre de facto Ariel Henry, mis en place par le Core Group après l’assassinat du Président Jovenel Moïse, a invité les deux principales associations de médias et de journalistes en Haïti, l’ANMH (Association Nationale des Médias Haïtiens) et AJH (Association des Journalistes Haïtiens) à désigner des représentants au Conseil Électoral Provisoire (CEP) devant organiser le référendum bidon pour changer illégalement la Constitution de 1987 votée par le peuple haïtien ainsi que  des élections frauduleuses contrôlées par les gangs criminels armés afin de pérenniser le régime PHTK au pouvoir en Haïti depuis plus de 12 ans.

Un régime politique qui semble, selon certains observateurs avisés , avoir pris l’engagement de livrer Haïti à leurs  tuteurs étrangers sans les haïtiens et qui ,  pour y arriver, paraît réserver, selon toute évidence,  trois (3) destins funestes à la population haïtienne :

  1. La fuite (à l’intérieur et à l’extérieur)
  2. La mort (par tous les moyens et sur toute sorte de prétexte)
  3. Des camps où seront concentrés le reste de la population échappant à la mort et à la fuite à l’étranger, mais qui seront contrôlés par des gangs armés criminels.

Un régime politique ,dans sa  version actuelle,  qui a contribué d’une manière exceptionnelle à « normaliser « le kidnapping en Haïti (une forme déguisée de vente de citoyens haïtiens) en :

. Mettant sans le moindre contrôle les réseaux de communication électronique à la disposition des kidnappeurs :  Les gangs criminels enlèvent , séquestrent des citoyens et négocient au téléphone avec les parents de leurs victimes en toute quiétude pour aboutir à des libérations contre forte rançon. Certains diffusent sur les réseaux sociaux des séances de torture infligée à leurs victimes.
. Acceptant la création et le maintien de zones/cachettes dans le pays  servant à garder les kidnappés,
. Facilitant l’entrée dans le pays  et la distribution de centaines de milliers d’armes à feu et de munitions aux gangs criminels.
. Garantissant l’impunité aux gangs criminels et à leurs alliés qui depuis plus de trois ans n’ont pas cessé un instant de terroriser le peuple haïtien avec des enlèvements , séquestrations et tortures effectués quotidiennement.

Pour l’instant l’ANMH n’a pas répondu positivement à cette invitation du pouvoir de facto, représentant dudit régime politique.

Son Président, M. Jacques Sampeur a déclaré que sa priorité demeure  la vie et à la libération du directeur général de la télévision Canal Bleu, Robert Denis, enlevé le mardi 11 avril 2023, sur la route de Frères.

Nous sommes inquiets pour l’état de santé de Robert Denis, qui est souffrant, dit-il.

Pour sa part, le Secrétaire de l’AJH, M. Jacques Desrosiers, tout en déclarant accorder la priorité à la situation sécuritaire en Haïti, soutient qu’ Il faut qu’il y ait des élections, car le pays ne peut pas se permettre de passer 4 à 5 ans dans la transition.

Mais, organiser des élections n’est point la priorité en ce moment. Il revient au gouvernement de facto de donner la garantie au peuple haïtien que, dans un temps donné, la situation s’améliorera en vue de la réalisation des élections, ajoute t-il.

Notons qu’en Janvier 2022, le même  Jacques Derosiers, dirigeant de l’Association des Journalistes Haïtiens (AJH) ne  manquait pas de termes offensants pour étiqueter les responsables des associations des médias traditionnels qui  avaient choisi de l’écarter du poste de conseiller électoral dans la nouvelle mouture du CEP que le gouvernement de facto était, alors , en train de concocter

La célèbre association de patrons de médias traditionnels, Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) et sa concurrente puis alliée Association des Médias Indépendants (AMIH) s’étaient retrouvées en effet dans le viseur du journaliste Derosiers dans la lutte pour la désignation d’un membre au sein du prochain CEP. avec cette deuxième tentative du PM de facto, Ariel Henry, soutenu sans réserve par les ambassadeurs étrangers du Core Group.

Desrosiers se lamentait d’avoir été utilisé comme un dindon dans la farce, après une réunion tenue à Delmas dans les locaux de Radio Metropole, la station de la famille Widmaïer.

Selon lui, le président de l’AMIH, Jean Venel Remarais (Radio Solidarité) avait choisi son proche ami, inconnu du secteur de la presse, Marco Mondésir, pour intégrer ce Conseil Électoral Provisoire illégitime.

 »C’est le représentant de l’AMIH et de l’ANMH. Ce n’est pas le représentant de la Presse », avait alors martelé Jacques Desrosiers, d’un ton amer.

Desrosiers, tout en dénonçant le stratagème mafieux et avilissant des patrons de médias traditionnels de l’AMIH et de l’ANMH, les avait  traité de coquins et a profité pour mettre en garde la Primature contre une validation de la désignation indécente et malhonnête de Mondésir.

L’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) ,de son côté , avait refusé de s’associer au projet de formation de CEP de Jovenel Moïse pour l’organisation de ce référendum  bidon sur la Constitution et  d’élections frauduleuses pour renouveler le régime PHTK .

En effet dans  une note de Conjoncture, l’ANMH avait rappelé que la formation d’un Conseil Électoral Provisoire en dehors de la recherche habituelle de consensus; le projet de changement de la Constitution dans la plus totale division de l’opinion publique; le projet de referendum sur la nouvelle Constitution, en violation parfaite de l’article 284.3 de la Constitution de 1987, non réputée en veilleuse, sont autant d’initiatives d’un pouvoir qui fait une totale abstraction de l’existence du corps social haïtien.

L’ANMH avait également signalé au Président Jovenel Moïse les faits suivants :

  1. Depuis le 13 janvier 2020, alors qu’aucun processus électoral n’a été lancé conformément aux échéances  constitutionnelles,  le  Président  de  la  République,  évoquant  l’article  134-2  de  la Constitution amendée, déclarait constater la fin du mandat des Députés et de 2/3 des Sénateurs. Dès lors, le Chef de l’État, dans maintes déclarations, exprimait clairement sa satisfaction d’être désormais celui qui légifère sans être gêné par aucun autre pouvoir.
  2. L’équilibre des pouvoirs consacré par la Constitution est rompu. Le pouvoir législatif est mis hors- jeu, et le pouvoir judiciaire est de plus en plus domestiqué. Les Commissaires du gouvernement, en maintes occasions, ont montré qu’ils sont des instruments aux mains de l’Exécutif. Pendant ce  temps,  les  Juges faisant  montre  de  velléités d’indépendance  dans l’instruction  de  dossiers sensibles, sont menacés et mis en fuite. D’autres dont le mandat a expiré sont dans l’incertitude de leur renouvellement ou pas.
  3. Pendant ce temps, les citoyennes et citoyens ont la désagréable sensation d’être abandonnés par l’État incapable de garantir la sécurité des rues, des familles et la libre circulation des biens et des personnes sur nos routes nationales. Les bandits occupent le vide laissé par les pouvoirs publics et les forces de sécurité, tandis qu’une florissante industrie du kidnapping appauvrit les familles dont nous connaissons déjà la grande vulnérabilité.
  4. C’est  dans  ce  contexte  délétère  que  le  Président  de  la  République  se  projette  comme  un personnage autoritaire non conforme à la vision de la Constitution de 1987 qui limite les pouvoirs du Chef de l’Exécutif. L’article 150 de la Constitution dispose: «Le Président de la République n’a d’autres pouvoirs que ceux que lui attribue la Constitution.» Mais le Président Jovenel Moïse qui n’a pas agi pour garantir la continuité de l’État et la permanence de l’État selon le vœu de l’article 136 de la Constitution de 1987, s’est approprié illégalement l’autorité législative en prenant un ensemble de Décrets et de décisions qui conduisent notre pays sur des pistes dangereuses, où le pouvoir est exercé de manière autoritaire et suivant la seule volonté du Chef de l’État, en marge du cadre démocratique tracé par notre Loi-Mère. Notre pays aujourd’hui est sorti de la voie de l’État de droit et semble vouloir retourner sur les sentiers battus de la dictature dont nous en avons fait l’amère expérience sur longue durée et dont nous avons connu les conséquences en termes de privation des droits et libertés.

Qu’est-ce qui a changé dans ce sombre tableau décrit par l’Association Nationale des Médias Haïtiens  sous l’Administration de Jovenel Moïse ?

Au contraire  la situation a empiré : le Premier Ministre de facto, Ariel Henry,  est désormais seul maître à bord d’un bateau qui coule à vue d’œil et le pays s’éloigne de plus en plus de l’État de droit.

Aujourd’hui, beaucoup d’observateurs se demandent si l’AJH et l’ANMH  vont accorder au Premier Ministre de facto, Ariel Henry, ce qu’elles ont refusé au Président Jovenel Moïse, c’est-à-dire , participer et apporter leur contribution à ce processus non consensuel , illégal et illégitime qui vise à changer de manière illégale la Constitution de 1987 votée par le peuple haïtien et organiser des élections frauduleuses sous le contrôle de gangs criminels armés afin de pérenniser le régime PHTK ?

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