Ni l’apport des 100 millions de dollars promis par le Canada en support à la Police nationale d’Haïti (PNH), ni l’option des casques bleus envisagée par les États-Unis d’Amérique pour mater les gangs en Haïti ne suffisent sans un engagement citoyen réel, estime le président élu de l’Accord de Montana, en marge de la clôture, samedi de deux journées d’assises sur l’insécurité organisées à l’hôtel Caribe, à Juvénat.
Samedi 1er avril 2023 ((rezonodwes.com))–La solution à l’insécurité qui sévit en Haïti réclame une construction collective impliquant la contribution de tous les secteurs de la vie nationale confondus. Animés par ce crédo, les tenants de l’Accord de Montana ont organisé, du 31 mars au 1er avril, deux journées d’assises sur la problématique de l’insécurité afin de dégager des pistes de solution.
Le président élu de l’Accord de Montana, l’économiste Fritz Alphonse Jean, évoque une vision globale de l’insécurité partagée lors des échanges entre plusieurs catégories de socioprofessionnels, d’acteurs de la société civile organisée obnubilés par le désir de voir bouger les lignes. Pour l’ancien gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), les solutions cosmétiques et superficielles concoctées par l’international ont déjà fait leur temps.
Des décès par balle, des cas d’enlèvement et séquestration contre rançon, des déplacés forcés, des biens privés incendiés complètent le quotidien haïtien, s’indigne Fritz Alphonse Jean. À ce tableau grimaçant et déprimant, l’indifférence du pouvoir de facto interpelle sur la motivation réelle des dirigeants appelés à protéger leurs citoyens, mais qui se contentent des privilèges que procure leur poste.
Le renforcement des capacités opérationnelles de la PNH, les options de mobiliser des casques bleus au chevet d’Haïti sont rattrapées par des renseignements tristes et douloureux, rappelle l’élu de Montana. Treize ans après la dernière mission onusienne en Haïti, le bilan est pour le moins catastrophique, déplore Fritz Alphonse Jean. La PNH, en effectif et moyens réduits, peine à répondre à sa mission. Au-delà des considérations citoyennes, il préconise un changement de cap, une gouvernance politique responsable inspirée par l’attrait d’une transformation de la réalité sociale haïtienne.
Au terme des réflexions, une documentation sera rendue publique, promet l’ancien gouverneur de la Banque des banques. Le texte portera sur des recommandations afin d’adresser l’insécurité. Le Président élu de l’Accord de Montana insiste sur la nécessité de rompre avec des modèles de gouvernance politique rétrograde et stérile. Fritz Alphonse Jean soutient l’idée d’un consensus entre des forces vives de la nation visant l’avènement d’une transition de rupture.
L’intervention des figures de la société civile dont l’économiste Énomy Germain, l’ancien colonel Himmler Rébu, le dirigeant de l’ASO, le Dr Jean Hénold Buteau, le sociologue Antoine Augustin, les avocats Iswuick Théophin et Eddy Paul Fleurant, le Dr Dunois Éric Cantave, l’ingénieur Jean-Marie Altéma, l’architecte Leslie Voltaire, la syndicaliste Magalie Georges a rehaussé l’évènement.
Hervé Noel
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