Haiti-Observateur | Ariel Henry, ce chien couchant des américains, est indigne d’Haïti

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Éditorial

Le calvaire du peuple haïtien ne finira pas avec Ariel Henry !

Incapable de gérer les affaires du pays, à la satisfaction des citoyens, également de juguler la crise multidimensionnelle à laquelle se trouve confrontée la nation, Ariel Henry reste la dernière personne à confier la responsabilité de résoudre la crise sécuritaire. Chien couchant des Américains ayant ce qu’on appelle la communauté internationale à leur remorque, il se soumet inexorablement à leurs diktats. Si d’autres estiment que ces entités le roulent dans la farine, par rapport à sa requête d’intervention militaire internationale, en vue d’aider la Police nationale à vaincre les gangs armés, quant à lui, il se complaît dans cette situation d’infériorité absurde, sachant qu’il plaît à ses patrons. La solution de l’insécurité générale sera trouvée, mais elle ne passera pas par le Premier ministre de facto intérimaire.

Si quelqu’un entretenait des doutes, à ce sujet, qu’il se détrompe, à la suite du dernier passage, à Port-au-Prince, de Brian Nichols, sous-secrétaire d’État aux Affaires latino-américaines et de la Caraïbe. Son énième voyage, à la capitale haïtienne, soi-disant pour continuer le dialogue inter-haïtien, en vue d’arri-ver à un « large » accord menant à «une voie vers des élections », n’a apporté rien de nouveau. Sinon qu’il continue le tourbillon politico-diplomatique lancé depuis que le neurochirurgien a été mis en place, à la primature, par cette même communauté internationale.

Arrivé en Haïti, le mercredi 8 mars, M. Nichols a rencontré, tour à tour ou en même temps, le même jour, et le lendemain, le Premier ministre de facto, Ariel Henry, et les membres du Haut Conseil de la Transition (HCT), des diplomates faisant partie du CORE Group, des membres de partis politi-ques et des représentants de la société civile. Ceux qui attendaient de nouveaux éléments au menu des discus-sions ont été totalement déçus. Sauf, le Dr Henry et ses partenaires signataires de l’Accord du 21 décembre, en piste pour se faire octroyer des postes, dans la fonction publique, en sus du haut commandement de la Police nationale. Ce dernier semble avoir de bonnes raisons, dont lui seul il a le secret, pour s’ aligner sur la position d’Ariel Henry se laissant volontiers berner par les fausses promesses du Canada et des États-Unis.

Bien que M. Nichols ait réitéré des thèmes déjà abordés, lors de ses précédents voyages, au pays, tel que la détermination des États-Unis à répondre aux « besoins alimentaires » d’Haïti, par rapport à l’épidémie du choléra faisant encore rage, en sus de l’« insécurité alimentaire et la violence basée sur le sexe», un élément nouveau est ajouté au menu. « Le gouvernement américain, dit-il, par l’intermédiaire des Centers for Disease Control et de l’U -SAID, a engagé plus de 60 millions de dollars dans la réponse humanitaire, notamment en réponse à l’épidémie de choléra ». Super ! Mais il paraît que le décaissement de cette allocation ne doive s’effectuer que par le truchement des agences américaines basées en Haïti, et non au rythme de décaissements individuels au gouvernement intérimaire dirigé par le neurochirurgien.

Le sous-secrétaire d’État américain a précisé que, ce financement facilitera la « réponse des partenaires aux besoins humanitaires urgents de près de 900 000 Haïtiens en distribuant des fournitures médicales et des médicaments, en améliorant l’accès à l’eau potable et en renforçant les opérations des centres de santé, y compris les centres de traitement du choléra ».

Toutefois, rien de concret n’a été avancé, par Brian Nichols, en ce qui concerne l’attente pressante des citoyens : les moyens par lesquels la com-munauté internationale va vaincre définitivement les malfrats faisant la loi, non seulement à la population, mais tenant aussi en respect la principale force de l’ordre du pays, la Police nationale.

Comme toujours, le diplomate est resté avare de précision concernant l’aide militaire sollicitée par le Premier ministre de facto. Il s’est contenté d’évoquer, vaguement, « la façon dont la communauté internationale peut soutenir les efforts du peuple haïtien pour renforcer la sécurité, assurer la responsabilité de la violence et tracer une voie vers les élections ».

Dans la mesure où la solution à la crise sécuritaire repose sur cette inter-vention militaire étrangère, qu’a sollicitée M. Henry, cette attente reste un rêve irréalisable. Autrement dit voué à l’échec. Aucun doute, la mise en application de l’Accord du 21 décembre a pour socle l’intervention militaire étrangère en Haïti.

La question relative à l’impossibilité de déploiement d’une force étrangère spéciale, par des pays étrangers, sur le sol haïtien, n’est plus un secret. Le Canada, pays sur lequel compte Ariel Henry, puisque les Américains ont catégoriquement refusé d’envoyer leurs soldats, comme cela a été fait en 1994, sous l’administration du président démocrate William Jefferson Clinton (Bill). Celui-ci autorisa le retour d’exil du président Jean-Bertrand Aristide derrière quelque 25 000 soldats, toutes unités confondues, qui furent, par la suite, remplacés par des casques bleus des Nations Unies.

Mais, autre temps autres mœurs ! Ce qui était possible, à l’époque de Bill Clinton, devient impossible présentement. Bien qu’Haïti fût doté d’un gouvernement militaire putschiste dirigé, par les généraux Raoul Cédras et Philip pe Biamby, les États-Unis avaient pu négocier avec lui pour lui arracher l’accord ayant favorisé l’intervention militaire américaine et le retour au pouvoir du président. (Accord de Roose-velt Island). Comme on le sait, Aristide avait été victime d’un coup d’État sanglant. Aujourd’hui, privée de la possibilité de recourir à la même décision que M. Clinton, l’administration Biden donne dans les dilatoires. Car, entre l’insécurité faisant rage, en Haïti, et l’investigation sur l’assassinat crapuleux du président de facto Jovenel Moïse, le Canada et les États-Unis multiplient les initiatives risquées, au fait, illogiques, sans aucune intention de donner suite à la requête d’intervention militaire internationale contre les criminels, certains liés au Dr Henry.

En effet, le Canada a vendu la mèche, par rapport à l’attente d’Ariel Henry. Le chef d’état-major des Forces armées de ce pays, le général Wayne Eyre, s’est déclaré « préoccupé » par le fait que, fortement engagés dans la guerre ukrainienne, les militaires canadiens manquent de capacité pour prendre charge d’un conflit lié au rétablissement de la sécurité en Haïti. De son côté, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a déclaré à plusieurs reprises qu’il « incombe aux Haïtiens » d’œuvrer pour combattre l’insécurité dans leur pays. L’idée de la non-partici-pation canadienne, au déploiement de cette force internationale, s’est confirmée par l’officière supérieure chargée des ressources humaines aux Forces armées du Canada. La major générale Lise Bourgon a révélé, lors d’une conférence, à Ottawa, où les membres du panel discutaient de l’état et de l’avenir de l’institution militaire canadienne, le déficit en effectif de l’Armée, soit 16 000 militaires manquants. Alors que, de son côté, le général Eyre a attiré l’attention aussi sur les difficultés à recruter de nouvelles troupes.

D’autre part, aucune des Armées dont Ariel Henry souhaite l’interven-tion, au pays, ne voudra exposer son personnel aux conséquences de la corruption. Les dirigeants de ces pays sou-haitent que celle-ci soit extirpée de la Police nationale, dont les descentes dans les bastions des gangs armés sont piégées par des limiers que ces derniers ont plantés au sein de la PNH. L‘on cite le massacre perpétré, le 12 mars 2021, sur cinq policiers de deux brigades d’élite, « Swat Team » et « Brigade d’opération et d’intervention départementale » (BOID), qui ont été massacrés, les cadavres de certains mutilés, n’ayant jamais été retournés à leurs familles. Dans l’esprit des dirigeants con cernés par l’insécurité chez nous, la déchéance constatée au niveau de l’ins-titution policière gangrène aussi l’admi-nistration publique, au point qu’on peut compter sur les doigts d’une seule main le nombre de personnes non infectées. Pour eux, cette réalité attire un double danger sur des troupes éventuellement déployées sur le sol haïtien.

En clair, le peuple haïtien ne peut pas compter sur Ariel Henry pour se défaire des malfrats qui l’ont fait prisonnier. En effet, le Premier ministre de facto n’a pu juguler aucune des crises auxquelles est confronté le pays. D’ailleurs, il est la cause de tous les maux qu’ont connu les citoyens, dont l’aggravation est palpable avec les régimes PHTKistes, avant de connaître la dégringolade avec ce dernier amené à ce tournant de l’insécurité.

Reconnaissons tous qu’avec le Premier ministre de facto, Haïti ne viendra jamais à bout des gangs armés, donc ne pourra se libérer de l’emprise de l’insécurité. Tout comme il est de notoriété publique qu’Ariel Henry est incapable, lui et son équipe, de condui-re le pays à bon port, car son administration est génératrice de crises par excellence. Le moment est venu où la grande majorité des Haïtiens doit parler d’une seule et même voix : A bas Ariel Henry !

Aucune chance qu’il se persuade de la nécessité de se retirer de lui-même, comme le lui avait demandé, solennellement, Marcus Garcia, ancien ministre de la Culture et de la Communication et éditorialiste à Haïti en Marche. Aujourd’hui, le peuple haïtien doit se donner les moyens de signifier à la communauté internationale que son homme est indigne d’Haïti.

Haïti-Observateur 8 – 15 mars 2023 ÉDITORIAL Le calvaire du peuple haïtien !

caricature: Castro Desroches

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