L’histoire récente derrière la multiplication des groupes armés dans l’Artibonite remonte dans les années 2015 avec les premières manifestations de détournement de convois de marchandises en milieu de la nuit. Avec l’organisation des élections locales et législatives, des politiques vont s’en servir à des fins électoralistes, révèle Pierre Robert Auguste, Président de l’Association des entrepreneurs de l’Artibonite (AEA).
Lundi 30 janvier 2023 ((rezonodwes.com))–
Une suite d’évènements sociopolitiques dans le département de l’Artibonite décèlent la genèse de quelques organisations criminelles qui aujourd’hui sèment le deuil au sein de la population civile. Il y a 8 années, des hommes armés de Savien se contentaient de dépouiller des passagers, violer des «Madan sara», détourner des convois de marchandises pour se nourrir. Le Président de l’institution du changement global (ICG) évoque une certaine récupération politique des civils armés par des candidats dans l’optique de conquérir plus de territoires.
Sans citer des noms, l’ancien directeur général des Presses nationales met l’accent sur une guerre féroce entretenue par des fractions armées et une terreur imposée contre la population civile de Petite-Rivière de l’Artibonite, des localités Savien, Palmiste pour lesquelles la Police nationale d’Haïti (PNH) a toujours justifié son impuissance par le manque de moyens proportionnels aux gangs. Des anciens Présidents, des sénateurs, des députés, des ministres et directeurs généraux sont tenus responsables du pourrissement du climat sécuritaire dans l’Artibonite, maintient l’entrepreneur.
Le drame du 25 janvier 2023 dernier au cours duquel 6 policiers ont été tués par des gangs n’est pas anodin. Il résulte d’un long processus calculé et organisé. Dans le Bas-Artibonite, les groupes armés se sont multipliés, disséminés et renforcés en raison de l’indifférence de l’État.
Il importe de signaler que l’ancien Président assassiné Jovenel Moise, lors d’un meeting à Pont-Sondé le 4 septembre 2020 a promis de mobiliser les militaires des Forces armées d’Haïti (FAd’H) contre les bandits qui opèrent à Savien. Plusieurs mois après, rien n’a été fait, les gangs ont envahi des endroits stratégiques, paralysant le secteur de production, le transport en commun et la commercialisation des denrées agricoles.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com
