12 JANVIER, DEVOIR DE MÉMOIRE OBLIGATOIRE
Le 13ème anniversaire du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti est passé dans l’indifférence presque totale cette année.
Nous notons pour le souligner, un tweet du Premier ministre Ariel Henry et quelques rares petites notes sur les réseaux sociaux.
Aucune cérémonie n’a été organisée au Mémorial du 12 Janvier de la localité de St Christophe dans la zone de Ti Tanyen, où des dizaines de milliers de morts de cette grande tragédie ont été enterrés.
La localité St Christophe se trouve dans le voisinage de Canaan, une grande communauté de personnes défavorisées, créée par des déplacés de ce terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010, devenue zone de non droit.
En effet, dans l’après-midi du mardi 12 janvier 2010, à 4h53 minutes, s’était produit un violent séisme, d’une magnitude de 7,3 à l’échelle de Ritcher, la plus grande catastrophe qu’a connue Haïti.
Ses secousses brutales ont provoqué d’énormes dégâts à Port-au-Prince, à Delmas, à Pétion ville, à Croix-des-Bouquets, à Carrefour, à Léogâne, à Grand Goave, à Petit Goâve, à Jacmel…
En seulement 35 secondes le pays a :
-perdu plus de 280,000 personnes tuées subitement, particulièrement à Port-au-Prince;
-déploré plus de 300,000 blessés, des milliers d’entre eux restent handicapés;
-vu s’effondrer les majestueux édifices, symboles de ses trois pouvoirs: le Palais National, le Palais Législatif et le Palais de Justice;
-constaté l’écroulement de plus 250,000 immeubles dont des maisons, des hôpitaux, des universités, des écoles, de la cathédrale de Port-au-Prince, des hounforts du vaudou et des églises de toutes les religions.
Environ 1,500,000 personnes retrouvées brusquement sans abris, vivaient sous des tentes, dans des camps improvisés.
Le 12 janvier ne doit être oubliée. C’est une date à retenir en mémoire, non seulement pour rendre hommage à nos disparus, mais aussi pour inciter la population à la vigilance, dans l’éventualité d’un autre désastre de ce genre.
Traversé de failles sismiques et placé sur la trajectoire des ouragans, l’espace géographique d’Haïti est constamment menacé par des catastrophes naturelles.
En 1770, la ville de Port-au-Prince a été anéantie par une succession de séismes. Le samedi 7 mai 1842, fut le tour de la ville du Cap-Haïtien de connaître la douloureuse épreuve d’un terrible tremblement de terre d’une magnitude de 8.1 sur l’échelle de Ritcher.
Le pays a beaucoup souffert du passage des cyclones: Hazel en 1954, Flora en 1963, David en 1979, Jeanne en 2004, Matthew en 2016, de l’inondation meurtrière de Fonds Verettes, le 23 mai 2004 et du séisme du 14 août 2021 dans le sud.
L’exercice de mémoire sur les dangers de catastrophes naturelles en Haïti est obligatoire pour la protection des vies et des biens dans le pays. A défaut de pouvoir les éviter, nous devons nous appliquer à limiter leurs dégâts.
Nous saisissons cette occasion pour saluer la mémoire de nos nombreux disparus, féliciter le courage et résilience du peuple haïtien et aussi, dire MERCI à l’ingénieur CLAUDIE PREPETIT, pour sa bienveillance et son dynamisme dans ce GRAND COMBAT pour le VIVRE-ENSEMBLE.
Evans PAUL KP
13 janvier 2023