Depuis le début de la pandémie, le pays africain a souffert : l’inflation a atteint des sommets et les prix de l’essence et des denrées alimentaires se sont envolés. Dans ce scénario, le succès de l’équipe nationale de football a été un baume pour les Marocains.
« Le Maroc jouera en demi-finale contre la France mercredi, une situation impensable il y a quelques semaines… »
Mercredi 14 décembre 2022 ((rezonodwes.com))–« Cette équipe nous a fait tout oublier, les hausses de prix et tout le reste. Mon humeur a changé », confie à l’AFP, un marocain de 50 ans, un conducteur de tricycle de Salé dans une ville portuaire près de Rabat.
El Haj Mohamed est de bonne humeur depuis le coup d’envoi de la Coupe du monde au Qatar, où brille l’équipe nationale du Maroc, indique le texte.
Comme lui, depuis le début de l’incroyable succès des Lions de l’Atlas en Coupe du monde, les Marocains de toutes classes sociales ont repris confiance, voire optimisme, malgré la morosité économique qui touche les plus pauvres dans un pays marqué par de fortes disparités sociales et territoriales.
Le roi Mohammed VI lui-même a décidé de descendre dans les rues du centre de Rabat après la victoire inattendue sur l’Espagne en huitième de finale.
Cependant, les temps sont durs depuis la crise sanitaire de 2020-2021 et la guerre en Ukraine. L’inflation est très élevée (+8,1% en un an), les prix de l’essence atteignent des sommets et le coût des denrées alimentaires s’est envolé.
À cela s’ajoutent les effets d’une sécheresse sans précédent dans ce pays agricole.
Cependant, depuis que les hommes de Walid Regragui ont commencé à jouer, il a plu à nouveau, renforçant le sentiment de « baraka » (protection divine) qui les accompagne.
Le Maroc est revenu « aux niveaux de pauvreté et de vulnérabilité de 2014 », en raison de la pandémie de covid-19 et de l’inflation, avertit un récent rapport du service marocain des statistiques (HCP).
Mais « grâce à Dieu et à l’équipe, les choses vont s’améliorer », affirme Thami Halhuli, 57 ans, un autre livreur en tricycle de Salé. « Quelle joie de les voir apporter du bonheur aux Arabes et aux Africains », s’exclame-t-il, tout en regrettant de ne pas avoir eu les moyens de se rendre à Doha.
Le Maroc jouera en demi-finale contre la France mercredi, une situation impensable il y a quelques semaines. Il est clair que l’équipe n’était pas du tout favorite.
Au Maroc même, même les militants opposés à la normalisation des relations avec Israël, dont certains ne s’intéressent guère au football, ont été surpris par le parcours des joueurs marocains en Coupe du monde et leur solidarité avec la cause palestinienne.
Cependant, tout le monde ne souhaite pas mélanger sport et politique. « Nous suivons l’équipe nationale simplement parce que c’est agréable de la voir jouer », déclare Munir, un vendeur de tissus de 31 ans du même quartier de Salé.
« Nous allons faire la fête même si nous ne gagnons pas la demi-finale. »
