Sous l’administration Biden, de janvier 2021 à septembre 2022, plus de 3,89 millions de migrants ont été appréhendés à la frontière, dépassant ainsi les administrations de Donald Trump et de Barack Obama par rapport à la même période.
Vendredi 4 novembre 2022 ((rezonodwes.com))–
Au moins 853 migrants sont morts au cours des 12 derniers mois en tentant de franchir la frontière entre les États-Unis et le Mexique sans papiers, faisant de 2022 l’année la plus meurtrière de l’histoire, ont averti vendredi des organisations civiles en se fondant sur les données de la US Border Patrol.
Ce chiffre dépasse les 546 décès enregistrés au cours de l’année fiscale 2021, et ne prend en compte que les migrants identifiés ou traités sur le territoire américain, c’est-à-dire qu’il ne rend pas compte de ceux qui sont morts sur le territoire frontalier mexicain.
Les informations officielles indiquent que de nombreux migrants se sont noyés dans le Río Bravo, la frontière naturelle entre les deux pays, tandis que d’autres ont péri en raison des températures élevées dans le désert.
Ils ont également péri à cause des murs érigés à la frontière, car certains les ont escaladés et en sont tombés.
SITUATION « ALARMANTE » À LA FRONTIÈRE
José María García Lara, directeur du Movimiento Juventud 2000 à Tijuana, a déclaré à EFE que cette situation est « très regrettable », car ces chiffres sont générés par le renforcement des règles de sécurité américaines dans les zones frontalières.
« C’est alarmant parce qu’il y a aussi le chiffre de ceux qui n’apparaissent même pas, il y a beaucoup de disparus, beaucoup de personnes qui sont pratiquement laissées sur la colline, dans le désert ou dans la mer elle-même après qu’elles n’ont pas été récupérées, un chiffre qui, je pense, est encore plus élevé », a-t-il averti.
Pour le militant, le fait de mettre en œuvre davantage de règles et de lois restreignant l’arrivée des migrants est contre-productif car il conduit à ce type de « résultats fatals, car il faut prévoir les raisons pour lesquelles les migrants quittent leur lieu d’origine ».
« Il faut créer des mécanismes pour soutenir ces communautés afin qu’elles puissent entrer de manière réglementée, comme le premier pas qui a déjà été fait avec les visas de travail pour le Mexique et d’autres pays, et j’espère que pour l’année prochaine cela sera multiplié afin d’éviter ces risques pour toute la communauté des migrants », a-t-il souligné.
LES POLITIQUES MÈNENT À DES ITINÉRAIRES DANGEREUX
Dans une interview accordée à EFE, Paulina Olvera Cáñez, directrice d’Espacio Migrante, a condamné les politiques migratoires mises en œuvre par les États-Unis et le gouvernement mexicain.
Elle a notamment dénoncé le fait que la militarisation et les persécutions « obligent les personnes en transit à emprunter des itinéraires plus dangereux, ce qui provoque davantage de décès ».
« Depuis 1994, lorsque les États-Unis ont mis en œuvre la politique de prévention par la dissuasion en construisant le mur, en faisant traverser les gens par le désert, depuis lors, il y a eu des milliers de morts, une situation qui a empiré lorsque Donald Trump a rendu les murs plus hauts », a-t-elle déclaré.
L’activiste a ajouté que le gouvernement mexicain porte également une responsabilité en soulignant que « les gens ne peuvent pas se déplacer librement, même s’ils ont un document, ils ne peuvent pas voyager en bus, ils ne peuvent pas se déplacer librement et doivent recourir aux coyotes (trafiquants d’êtres humains) ».
Comme exemple des conséquences politiques « dangereuses », il a cité la mort de 53 migrants qui se trouvaient dans une remorque dans la ville américaine de San Antonio, au Texas, en juin dernier.
» Mais c’est parce qu’ils ne pouvaient pas transiter librement. Beaucoup perdent également la vie au Mexique parce qu’ils voyagent dans des camions de marchandises qui ne sont pas adaptés aux personnes, mais c’est parce qu’il n’y a pas de transit libre et cela conduit à plus de décès », a-t-il déclaré.
BIDEN DÉPASSE LES RECORDS DE MIGRATION
La région connaît des flux migratoires records vers les États-Unis, où le service des douanes et de la protection des frontières (CBP) a détenu un nombre sans précédent de 2,76 millions d’immigrants sans papiers au cours de l’exercice 2022.
Durant le mandat de Joe Biden, de janvier 2021 à septembre 2022, plus de 3,89 millions de migrants ont été appréhendés à la frontière, dépassant ainsi les administrations de Donald Trump et de Barack Obama par rapport à la même période, selon les chiffres du cabinet de conseil TResearch International.