New York, jeudi 3 octobre 2022 ((rezonodwes.com))–Tous les trois chefs des gouvernements PHTKistes trainent derrière eux un bilan très lourd de hauts personnages assassinés sous leur administration. Pourtant, aucune question n’a été soulevée relativement à la mise en mouvement de l’action publique contre eux pour leur part de responsabilité soit directe ou indirecte.
Michel Martelly et le juge Dr. Jean Serge Joseph
Le Juge d’instruction Jean Serge Joseph, en charge du dossier impliquant la famille présidentielle Martelly, accusée de corruption, est mort dimanche soir, 14 juillet 2013, vers les 7 heures, à l’hôpital Bernard Mevs suite à un accident cérébro-vasculaire (ACV).
Dans le cadre de cette affaire, le juge avait ordonné au Président de la République, Michel Joseph Martelly de mettre à la disposition de la Justice les Grands Fonctionnaires de l’Etat dont le Premier Ministre Laurent Salvador Lamothe et autres ministres, à titre de témoins dans le cadre du procès intenté contre la femme et le fils du chef de l’Etat Sophia et Olivier Martelly pour corruption et usurpation de fonction.
Le sénateur Moise Jean Charles est sans équivoque et ceci malgré les tentatives d’explications des responsables de l’hôpital Bernard Mevs dans la mi-journée du dimanche : le magistrat-instructeur est victime d’un assassinat qui porte la signature des deux principaux responsables de l’État, a indiqué l’ancien maire de Milot qui parlait au journaliste Jean-Monard Métellus, directeur de Infohaiti.net en Haïti.
Jovenel Moise et le bâtonnier Dr. Montferrier Dorval
Un crime d’état aurait-il été commis en Haïti le 28 août 2020 ? «Maître Dorval a été tué à 10h13. A 10h15, deux minutes après, c’est ma femme qui est venue me montrer la vidéo », affirme Jovenel Moise dans une envolée oratoire qui tendait à faire croire que le Président était l’objet d’une campagne d’intoxication visant à lui attribuer la paternité de ce crime odieux.
Cependant des observateurs avisés se demandent où est-ce que Jovenel Moïse a t-il pu obtenir l’information sur l’heure précise de la mort de Me. Dorval ?
Le rapport de la Direction Centrale de la Police Judiciaire ( DCPJ) en date du 6 septembre 2020 ne fournit pas cette précision qu’a apportée Jovenel Moïse. En effet ce rapport situe la mort du bâtonnier » aux environs de 10h PM « .
Cependant la vidéo que Jovenel Moïse affirme avoir visionnée avec sa femme, deux minutes après l’assassinat du batonnier, sur l’invitation de cette dernière , (si jamais la vidéo est récupérée) peut apporter des renseignements précieux à la justice.
Ariel Henry et l’homme d’Affaire Eric Jean-Baptiste
Reconnu pour sa sincérité, dans les actions et engagements politiques, sa générosité et son respect de la parole donnée, dans sa pratique politique, Eric Jean-Baptiste jouissait d’un grand respect auprès de ses pairs. Ce qui ne fait vraisemblablement pas l’unanimité dans tous les milieux de la vie nationale, écrit Haiti-Observateur dans son éditorial de mercredi 2 novembre.
En effet, poursuit l’hebdomadaire de New York, « en ce qui concerne les affaires, il semble que certains milieux financiers ne portaient pas M. Jean-Baptiste dans leur cœur, lui en voulant pour la dure concurrence qu’il représentait dans le marché des changes. Car il vendait le dollar à un taux beaucoup moins élevé que celui en cours au niveau des banques« .
« Il est généralement admis que celles-ci, cautionnées par les dirigeants, sont liées à la disparité de la monnaie nationale, face au billet vert. Quand il s’agit du secteur politique, les observateurs attirent l’attention sur les dernières déclarations d’Éric Jean-Baptiste dans lesquelles il dénonce les femmes et hommes impliqués dans la corruption, particulièrement dans la dilapidation du Fonds Petro Caribe, dont USD 4,2 milliards $ ont été détournés« .
À cet égard, Eric Jean-Baptiste, lâchement assassiné vendredi dernier, selon haiti-Observateur dans son éditorial, « attirait l’action publique sur les dirigeants de tous les gouvernements, de René Préval à Jovenel Moïse, en passant par Michel Martelly et Jovenel Moïse ainsi que ceux de la transition » emmenés par Ariel Henry.
De Jean Serge Joseph à Eric Jean-Baptiste, en passant par Montferrier Dorval, Marie Antoinette Duclaire (Netty), Jovenel Moïse, lui-même, en sus de l’ex-sénateur Yvon Buissereth, Norvella Bellamy, Daphnée Fils-Aimé, Farah Martine Lhérisson et Lavoisier Lamothe, pour ne citer que ceux-là, les familles des victimes des trois régimes PHTKistes risquent d’attendre encore longtemps justice.
À la lumière de tous ces faits, conclut H-O, le cas Éric Jean-Baptiste ne diffèrera en rien des autres crimes perpétrés sous les différents régimes gouvernementaux, qui se sont succédés au pouvoir, depuis l’implication agressive de la communauté internationale dans la gestion des affaires politiques de la République d’ Haïti, après la déchéance de l’équipe duvaliériste, durant plus de trois décennies.