Une altercation entre le Président du Conseil municipal intérimaire de la Mairie de Ouanaminthe Luma Démétrius et des membres de la population a ravivé une situation de tension deja latente provoquée la crise de l’essence.
Jeudi 29 septembre 2022 ((rezonodwes.com))–
Sur le pont reliant la CODEVI à l’espace réservé à la caféteria, l’agent exécutif intérimaire Luma Démétrius tentait, jeudi, de frayer un chemin au milieu d’une foule d’ouvriers de la CODEVI au moment de la pause de la mi-journée. Le dispositif de passage étant très exigu, plusieurs ouvriers ont été renversés dans la Rivière Massacre, provoquant la colère des travailleurs de la CODEVI contre l’édile.
Des incidents regrettables ont fait basculer la journée avec des attaques contre des ateliers et des scènes de pillage. Des usines ont été saccagées, des sites de stockage de gaz liquéfié ont été pillées, selon un journaliste local. Cet acte, initié par des ouvriers de la CODEVI a été supporté par des membres de la population. Le bilan de ces troubles reste pour le moins important.
À l’issue de ces incidents, plusieurs blessés ont été recencés, des agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO) alertés par la tension ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule. Des images et séquences audiovisuelles de citoyens évacués en catastrophe et d’autres inconscients après inhalation de gaz lacrymogène ont été virales sur des réseaux sociaux.
La tentative de l’agent exécutif intérimaire Luma Démétrius pour forcer le passage au milieu de plusieurs ouvriers dans son véhicule a ravivé la flamme de la mobilisation anti-Ariel déjà latente.
Depuis plusieurs jours, des citoyens se sont engagés dans un mouvement pour exiger la disponibilité de l’essence dans les pompes et le départ du chef du gouvernement de facto Ariel Henry. Plusieurs rues de la commune de Ouanaminthe se retrouvent barricadées, les activités socioéconomiques ont connu une baisse considérable.
En fin d’après midi, des tentatives réitérées de la population de piller la CODEVI ont contraint policiers et agents de surveillance du site à se mobiliser pour repousser la foule. Sur la ligne frontalière, des soldats dominicains ont été déployés contre toute eventualité de débordements.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com