Dimanche 18 septembre 2022 ((rezonodwes.com))–D’aucuns craignent le 7 juillet 2021 qu’à l’assassinat crapuleux de Jovenel Moise pour lequel avait déjà sonné le glas depuis le 7 février 2021, le pays n’allait continuer d’évoluer vers la « voyoucratie ». Et quatorze mois plus tard, nous sommes parvenus à la conclusion qu’Haiti n’est absolument ni dirigé ni administré.
Les actes de vandalisme de jeudi dernier, à l’encontre du Collège Immaculée Conception (CIC), un monument emblématique de la ville des Gonaives, suscitent des réactions publiques d’indignation, encore plus la consternation dans la communauté des anciens étudiants de l’institution vieille de plus de 50 ans.
La consternation des étudiants, des associations d’anciens étudiants du CIC, des parents d’étudiants, des professeurs et anciens professeurs du CIC dégage un sentiment de dégoût tel qu’ils n’en avaient jamais éprouvé auparavant. Ce profond désarroi exprimé a galvanisé les critiques envers cette bande de bons à rien prenant la République en otage.
On tue, on massacre, on assassine, on brule, on pille… et ceux qui se font passer pour des dirigeants, de surcroit en charge de la sécurité publique, 24 heures plus tard, se contentent de la publication d’un simple communiqué de « Je condamne…et après nan kisa’w ka itil! », alors que des actes de destruction des mobiliers et la perte irrémédiable de documents d’archives du CIC, ses 25 000 et plus d’ouvrages que nos yeux ont dévorés… son passé de leader de l’éducation dans le Département de l’Artibonite, hypothèquent le futur d’une nouvelle génération montante. Le pays en général en pâlit.
Le Grand Collège Immaculée Conception des Gonaives, certes pillé, vandalisé, avili, humilié, désacralisé, trahi, souillé… mais jamais, personne y compris les aigris au point que tout les dégoûte, ne remettra en question sa valeur intrinsèque et sacrée qu’aucun acte arbitraire, déshonorant ou attentatoire à sa pudeur ne peut et ne pourra amoindrir.
Le CIC qui a entamé la construction de son nid dangereusement près du ruisseau de la dictature en 1966, sur des valeurs de paix, de formation, d’éducation, de civisme, de patriotisme et de tolérance, ne laissera pas le fleuve de la voyoucratie l’emporter sur l’incontestable obligation de doter Les Gonaives, d’une institution secondaire forte et enviable, malgré la déchéance de notre système éducatif.
cba
Ancien étudiant au Collège Immaculé Conception des Gonaives
Ancien président de la Ruche Littéraire et Artistique du CIC
Ancien journaliste au journal estudiantin « Le Lambi »
