Mexique – Les Migrants haïtiens, vénézuéliens, guatémaltèques, salvadoriens…revendiquent des droits à travers leur gastronomie à Tijuana

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Les Migrants haïtiens, vénézuéliens, guatémaltèques… mettent à l’honneur la gastronomie de leur pays respectif.

Mercredi 7 septembre 2022 ((rezonodwes.com))–Des migrants originaires du Guatemala, du Honduras, d’Haïti, du Salvador, de Colombie, du Venezuela, du Pérou, d’Inde, de Grèce et de la communauté musulmane se sont réunis mercredi à la Foire gastronomique internationale de Tijuana, à la frontière entre le Mexique et la Californie, pour revendiquer leurs droits et place dans la communauté avec le partage de leur plat national respectif.

« Quand vous êtes loin de votre pays, ce qui vous manque le plus, à part votre famille, c’est la nourriture », a déclaré à Efe Lilia Mejia, originaire du Honduras, qui a ajouté que la poursuite de leurs traditions gastronomiques est importante car elle unit ceux qui ont quitté leur pays.

Enrique Lucero Vázquez, directeur municipal d’Attention aux migrants, a expliqué dans une interview que la ville est habituée aux images de camps, de caravanes, d’abris débordants et d’expulsions, et que la foire cherche donc à « montrer le succès de la communauté des migrants à Tijuana et ce qu’elle apporte ».

« Parce qu’ils génèrent aussi des emplois, paient des impôts et donnent aussi cette diversité gastronomique et culturelle à la ville et, en fin de compte, ils deviennent les meilleurs ambassadeurs de leur pays », a-t-il déclaré.

Lilia Mejía gère son restaurant de cuisine hondurienne à Tijuana depuis huit ans et a déclaré à Efe que cela se passait « très bien », notamment parce que lorsque ses compatriotes y arrivent, « ils ont l’impression d’être au Honduras ».

« Lorsque vous êtes seul dans un autre pays, nous vous tenons compagnie et lorsque les Mexicains l’essaient, ils l’aiment, ce qui signifie que de nombreuses personnes apprennent également à connaître notre nourriture et cela les rend heureux, d’avoir quelque chose à offrir », a-t-il déclaré.

Mejía a souligné que le fait d’avoir quelque chose à offrir aux autres lui procure de la satisfaction, notamment, a-t-il dit, lorsqu’en 2018 est arrivée la caravane de migrants, à qui il a partagé sa nourriture.

« Cela m’a fait beaucoup de bien parce que je connais aussi la situation dans mon pays », a-t-il déclaré.

BRISER LES BARRIÈRES

Pour Javier Prada, originaire du Costa Rica, proposer ses plats dans un autre pays signifie « briser les barrières de la gastronomie, car la tradition culinaire du Mexique est totalement différente de celle de l’Amérique centrale ».

Prada et sa femme gèrent un food truck depuis quatre ans, proposant des plats de leur pays, mais aussi du Nicaragua et du Salvador.

Les gens les recherchent « parce qu’ils aiment notre nourriture et que nous avons établi une bonne connexion avec certains des plats que nous proposons », a-t-il déclaré.

Marsellesa Olivia, originaire du Venezuela, a également déclaré à Efe qu’un aspect « cool » de son stand de nourriture était « de pouvoir nous rassembler tous, parce que nous nous comprenons tous comme nous sommes, même si nous venons de différents États ».

« Quand nous sommes loin de notre pays, notre nourriture nous manque, et comme nous avons commencé à voir que de plus en plus de nos compatriotes arrivaient, nous avons commencé à faire des empanadas, qui est le petit-déjeuner typique vénézuélien. Nous sommes surpris de voir que de plus en plus de nos compatriotes nous recherchent, et qu’un compatriote en parle à un autre, et que le mot se répand ainsi », a-t-elle déclaré.

Face à cette réalité, Lucero Vázquez, fonctionnaire municipal, a ajouté qu’avec cette première Foire internationale de la gastronomie, ils ont également pensé à l’idée d’un registre des entrepreneurs migrants, afin que la municipalité de Tijuana puisse les accompagner dans leurs entreprises.

« La plupart d’entre eux sont de petites fonditas avec quelques années d’activité, certains ont dû fermer à cause de la pandémie, et la municipalité veut leur apporter un soutien dans tout ce qui est nécessaire pour qu’ils continuent à avoir du succès et se consolident en tant que restaurant dans la ville », a-t-il conclu.

source: efe

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