Les avocats représentant la fille de l’ancien président de l’Angola, Eduardo dos Santos (79 ans), estiment que le décès a été « favorisé » par son ex-femme et son médecin.
Samedi 9 juillet 2022 ((rezonodwes.com))–Le tribunal de permanence de Barcelone a ordonné l’autopsie de l’ancien président de l’Angola Eduardo dos Santos (1979-2017), décédé vendredi à la clinique Teknon à Barcelone en Espagne.
Les cabinets d’avocats représentant sa fille Tchizé dos Santos ont déclaré samedi qu’ils voyaient « une multitude de preuves que la mort de Dos Santos a été favorisée » par son ex-femme, son médecin personnel et des personnes proches du gouvernement angolais.
Samedi, dans un communiqué, les cabinets d’avocats Carmen Varela Abogados de Familia et Molins Defensa Penal, qui représentent Tchizé dos Santos, ont expliqué que cette dernière avait signalé lundi une tentative de meurtre présumée aux Mossos d’Esquadra et a demandé vendredi de ne pas remettre le corps de son père avant l’autopsie, par « crainte » qu’il ne soit transféré en Angola.
Ils ont affirmé que l’actuel président du pays, Joao Lourenço, a l’intention d’offrir à Dos Santos des funérailles avec les honneurs afin de « paraître et simuler un rapprochement et une unité avec l’ancien président de l’Angola » en vue des élections prévues en août.
Ils ont toutefois expliqué que Dos Santos souhaitait être enterré en Espagne et refusait des funérailles nationales en Angola, où la famille Dos Santos « subit une forte persécution politique dirigée idéologiquement par le nouveau gouvernement angolais et le président Lourenço ».
C’est pourquoi ils ont critiqué le fait que « le ministre angolais, Téte António, se soit rendu à Barcelone pour s’assurer que le corps de Dos Santos soit transféré en Angola après sa mort », malgré les souhaits de l’ancien président et de ses enfants.
VISITE DE SON EX-PARTENAIRE
Ils ont déclaré qu’Eduardo dos Santos et son ex-épouse se sont séparés en 2017 après son départ de la présidence, lorsqu’il a déménagé à Barcelone, bien qu' »ils n’étaient pas en relation depuis des années », et ont ajouté que depuis lors, elle a fait des apparitions publiques en tant que première dame de l’actuel président, Lourenço.
Concernant l’ex-femme, les représentants légaux de Tchizé dos Santos ont expliqué que la femme a rendu visite à l’ex-président à Barcelone en avril, après cinq ans.
Ils ont déclaré qu’elle s’était installée dans sa résidence et qu’elle était « isolée » de ses enfants et limitée dans le traitement de physiothérapie musculaire et respiratoire qu’elle recevait, annulant les visites avec son équipe médicale espagnole.
Ils décrivent que « c’est à partir du moment où elle est arrivée à Barcelone et s’est installée dans la maison de Dos Santos que la santé de ce dernier s’est sérieusement détériorée, de sorte que ses capacités physiques ont été de plus en plus affectées » jusqu’à ce qu’il se retrouve dans une unité de soins intensifs à la clinique Teknon.
Selon eux, le lien entre l’ex-partenaire de Dos Santos et l’actuel président de l’Angola, Lourenço, est « incontestable » et, selon eux, dans les milieux politiques angolais, la présence de la femme est interprétée comme une manière de limiter les éventuels dommages politiques et médiatiques causés à Lourenço par la mort de Dos Santos pendant la période électorale.
Le communiqué des cabinets d’avocats ajoute qu’il y a eu des visites répétées « non liées et non autorisées » par la famille à Dos Santos alors qu’il était dans un état inconscient à la clinique Teknon.
Ils ont également reproché au gouvernement angolais d’avoir fait état de l’état de santé et du décès de Dos Santos sur ses réseaux sociaux, alors que la famille « a expressément et publiquement demandé le respect de la vie privée et de la confidentialité à ce sujet ».
