Port-au-Prince/Livre/Signature
En jonglant poésie et nouvelles, l’ancien journaliste du quotidien « Le Nouvelliste » Emmanuel Thélusma, livre un récit envoutant de la réalité sociopolitique d’Haïti. Des thématiques comme « la banalisation de la vie », les rues hantées, « le règne de l’impunité », « les langues menteuses » dressent un examen passionnant du factuel haïtien.
Mardi 9 novembre 2021 ((rezonodwes.com))–
Aucun détail n’échappe dans ce texte de 109 pages écrit par Emmanuel Thélusma. Préfacé par l’ancien ministre Lesly Voltaire, l’ouvrage « Au nom de tous les haïtiens » érige un rapport sans concession d’une réalité déprimante héritée d’une gouvernance du régime politique actuel.
« On me l’a dit hier que, désormais, tu travailles au Palais du Roi Kapouna. Félicitations pour cette promotion secrète. Là où tu es, tu vois tout ce qu’ils sont en train de préparer contre ton peuple, contre ta nation. Ils préparent une hécatombe et tu le sais bien. Et tu n’as rien fait pour les empêcher. Pourquoi ? », s’interroge l’auteur.
Le Roi « Kapouna », un nom d’emprunt pour identifier le Président de la République Jovenel Moise, utilisé par l’écrivain, est tenu responsable de la débâcle haïtienne en raison d’une gouvernance politique critique. L’impunité, l’effondrement de l’économie, la crise des valeurs, l’insécurité traduisent l’incompétence de l’ancien locataire du Palais national.
L’insécurité, les cas de kidnapping, la criminalité et le banditisme organisé sont des marqueurs révélateurs d’une situation intenable. La situation du quartier de Martissant est symptomatique d’une gestion inacceptable.
« Martissant, c’est un véritable carrefour de la mort. Dans cette zone stratégique qui s’ouvre vers quatre départements géographiques du pays, la bande armée de Village-de-Dieu, celle qui contrôle les quartiers Grand-Ravine et la force la force légale du pays la Police nationale d’Haïti s’adonnent toujours à un spectacle dégoutant », décrit le communicateur social.
D’autres pages traitent également du contexte tumultueux dans plusieurs autres quartiers et zones de la capitale, dont Bel-Air, Croix-des-Bouquets, Cité-Soleil.
« Massacre à Bel-Air », « terreur à la prison civile », « douleur de l’enfantement », « mains qui versent du sang » « jeunes prostituées haïtiennes », « complot systémique », « les ennemis de nos ennemis sont nos amis » « Haïti, tes fils dégénérés t’ont trahi », les thématiques ont rythmé ce document d’une retranscription fidèle du vécu haïtien.
Le livre « Au nom des Haïtiens » est actuellement disponible dans les barques, spécialement à librairie « La Pléiade ».
Hervé Noel
vevenoel@gmail.com
