5 octobre 2025
Flashback-30 sept. 1991. Haïti. Coup d’État militaire contre le président Jean-Bertrand Aristide
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Flashback-30 sept. 1991. Haïti. Coup d’État militaire contre le président Jean-Bertrand Aristide

Le coup d’État haïtien de 1991 a eu lieu le 29 septembre 1991, lorsque Jean-Bertrand Aristide, élu huit mois plus tôt lors des élections générales haïtiennes de 1990-91, a été déposé par les Forces armées d’Haïti. Des officiers de l’armée, principalement le général conze Raoul Cédras, le chef d’état-major de l’armée Phillipe Biamby et le chef de la police nationale Michel François, ont mené le coup d’État. Aristide a été envoyé en exil, sa vie n’ayant été épargnée que par l’intervention de diplomates américains, français et vénézuéliens.

Trente années plus tard, Haiti n’a pas fait un pas de plus vers un état de droit.

Jeudi 30 septembre 2021 ((rezonodwes.com))–

Le président Jean-Bertrand Aristide est renversé par un putsch qui fait des dizaines de morts et des centaines de blessés à Port-au-Prince. Adepte de la théologie de la libération et principalement attaché à combattre la pauvreté, le père défroqué avait été, le 16 décembre 1990, le premier chef de l’État haïtien démocratiquement élu, obtenant près de 67 p. 100 des voix.

Le chef de la junte militaire qui prend le pouvoir est le général Raoul Cédras, ancien responsable du Comité pour la sécurité des élections en décembre 1990 et promu commandant en chef des forces armées en juillet 1991 pour contenir le poids des généraux duvaliéristes. À la suite de négociations avec les putschistes menées par l’ambassadeur français, le père Aristide parvient à quitter Port-au-Prince pour Caracas. La France, les États-Unis, la C.E.E. et l’Organisation des États américains (O.E.A.) condamnent le coup d’État et annoncent la suspension de leur aide économique et militaire.

L’armée a justifié le coup d’État comme une intervention nécessaire, affirmant qu’Aristide se mêlait des affaires de l’armée[7]. Cédras qui mène une vie d’ermite quelque part en Amérique centrale, a annoncé sa victoire à 23 heures, le 29 septembre 1991, par le biais d’une émission télévisée, en déclarant :  » Aujourd’hui, les forces armées se voient obligées d’assumer la lourde responsabilité de maintenir le navire de l’État à flot. Après sept mois d’expérience démocratique, le pays se retrouve à nouveau en proie aux affres de l’incertitude. Avec tous les Haïtiens, nous ramènerons le navire au port« . Les combats ont fait au moins 26 morts et 200 blessés et les tirs ont duré toute la nuit.

Les violations des droits de l’homme commises par l’armée ont provoqué l’exode des boat people haïtiens. Un camp de tentes a été installé sur la base navale de Guantanamo Bay pour ceux qui ont été recueillis par les garde-côtes américains. Au 4 février 1992, plus de 14 000 réfugiés haïtiens étaient arrivés à Guantanamo, mais seuls 3609 d’entre eux remplissaient les conditions requises pour demander l’asile politique. L’administration Bush a commencé à rapatrier les réfugiés le 3 février 1992. Le 24 mai, l’ordre exécutif 12807 a été publié, mettant fin à tout contrôle des boat people haïtiens. Cet ordre violait le principe international de non-refoulement, bien que l’administration ait soutenu que cela n’était pas pertinent et a affirmé que la raison de la crise des réfugiés était économique, en raison de l’embargo économique, et non pas due à la persécution politique.

Aristide est revenu au pouvoir le 15 octobre 1994 et est resté au poste jusqu’en 1996, à la suite d’une élection « démocratique » (programmée) et d’un transfert pacifique du pouvoir. Il est ensuite revenu à la présidence en 2001, suite à des élections contestées, mais a été à nouveau chassé par un coup d’État en 2004.

Avant le rétablissement d’Aristide dans ses fonctions en 1994, Cedras et Biamby ont quitté le pays et se sont installés au Panama. Tous deux, ainsi que François, ont été condamnés pour leur rôle dans le massacre de Raboteau et ont reçu la peine obligatoire de travaux forcés à perpétuité. Cependant, comme les trois hommes ont été condamnés par contumace et ne sont pas retournés en Haïti, ils n’ont pas purgé leur peine.

Un rapport du Département d’État américain de 1992 a noté qu’Aristide  » planifiait de nouvelles politiques et institutions pour combattre le trafic de stupéfiants, [et] son éviction… a paralysé les efforts de contrôle des stupéfiants en Haïti « [citation nécessaire] Un mémo interne du Congrès américain de 1993 a déclaré que  » toutes les personnes emprisonnées pour trafic de stupéfiants ont été relâchées et… Michel François a personnellement supervisé l’atterrissage d’avions transportant des drogues et des armes. » François a été arrêté au Honduras en 1997 et détenu pour trafic de drogue pendant plusieurs mois, mais libéré après le rejet d’une demande d’extradition américaine. On ignore où il se trouve actuellement.

Un rapport du Département d’État américain de 1992 a noté qu’Aristide  » planifiait de nouvelles politiques et institutions pour combattre le trafic de stupéfiants, [et] son éviction… a paralysé les efforts de contrôle des stupéfiants en Haïti « . Un mémo interne du Congrès américain de 1993 a déclaré que  » toutes les personnes emprisonnées pour trafic de stupéfiants ont été relâchées et… Michel François a personnellement supervisé l’atterrissage d’avions transportant des drogues et des armes. »

Jamais, on ne saura exactement combien de personnes que cette armée de domestiques, aujourd’hui à l’état embryonnaire, a assassiné pour tuer dans l’œuf une démocratie naissante qui se recherche encore et toujours.

source : http://www.universalis.fr/evenement/30-septembre-1991-coup-d-etat-militaire-contre-le-president-jean-bertrand-aristide/

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