Mercredi 18 août 2021 ((rezonodwes.com))–En août 1991, des communistes conservateurs, opposés aux réformes dans l’Union soviétique en crise, ont organisé un coup d’État manqué contre le président Mikhaïl Gorbatchev, qui était en vacances en Crimée.
Le coup d’État échoue en raison de la résistance des Moscovites, menés par le président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, et ouvre la voie à la disparition de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS).
Les chars pénètrent dans Moscou
À 6 h 20 le lundi 19 août, l’agence de presse officielle TASS a annoncé que Gorbatchev, « incapable d’assumer ses fonctions pour des raisons de santé », avait été remplacé par le vice-président Gennady Yanayev.
Gorbatchev, le moteur des politiques de Perestroïka (restructuration) et de Glasnost (transparence), était en vacances en Crimée, sur la mer Noire.
Les putschistes forment le « Comité pour l’état d’urgence », qui s’arroge tous les pouvoirs tandis que les véhicules blindés et les transports de troupes affluent à Moscou.
Eltsine grimpe dans un char
Dès le premier instant, le président de la Fédération de Russie a pris la tête de la résistance. Sur le coup de midi, Eltsine, barricadé dans la « Maison Blanche », siège du parlement russe, entouré de chars, dénonce un « coup d’État de droite, réactionnaire et anticonstitutionnel ».
Défiant ouvertement les putschistes, Eltsine, qui jouit d’une grande popularité, exige que Gorbatchev soit « autorisé à parler au peuple ».
Les Moscovites se rendent en masse sur la place du Ring, au pied du Kremlin, où Eltsine, debout sur un char, lance un vibrant appel à la grève générale et à la désobéissance civile.
Eltsine rassemble les soutiens
Des milliers de Moscovites ont dressé des barricades autour de la Maison Blanche et y sont restés concentrés par crainte d’un assaut militaire.
Le matin du 20 août, les personnes se trouvant à l’intérieur du bâtiment – parmi lesquelles des députés, des ministres, des artistes, des musiciens, dont le violoncelliste Mstislav Rostropovitch – reçoivent des gilets pare-balles, des casques et des masques à gaz.
Dans la matinée, trois unités militaires déclarent leur soutien à Eltsine et arborent le drapeau de la Fédération de Russie, devenu le symbole de la résistance.
Des groupes de députés ont fait le tour des casernes de la région de Moscou pour convaincre les officiers de se rallier à la cause d’Eltsine, dont l’appel à la manifestation a rassemblé plus de 50 000 personnes devant le parlement russe.
Une journée de folie
Vers 2 heures du matin, acclamé par la foule, l’ancien ministre des Affaires étrangères Eduard Chevarnadze rejoint Eltsine.
Contrairement aux craintes, les troupes du coup d’État n’ont pas attaqué le bâtiment, mais trois jeunes hommes ont été tués lorsqu’ils ont tenté de bloquer l’avancée d’une colonne de véhicules blindés.
Le mercredi 21, la décision du parlement russe d’aller chercher Gorbatchev à Foros en Crimée a marqué le début d’une journée de folie qui a abouti à la défaite du coup d’État. Le ministère de la Défense ordonne aux troupes de retourner dans les casernes.
L’opération militaire autour de Moscou est levée, la censure et les couvre-feux sont levés, et les décrets des putschistes sont annulés.
La télévision diffuse la session du parlement de la Fédération de Russie.
Le retour de Gorbatchev
Mercredi soir, Gorbatchev est rentré au Kremlin, mais politiquement affaibli par la trahison ou l’abandon de nombre de ses collaborateurs choisis, le flottement des forces armées et les doutes du parti communiste.
Le coup d’État manqué a fait de Eltsine le véritable maître du pouvoir. Le 8 décembre, la Russie, l’Ukraine et le Belarus déclarent la fin de l’Union soviétique et le 25 décembre, Gorbatchev démissionne.