Ce premier juillet 2021, à Haïti, plus précisément dans la capitale du pays, à Port-au-Prince, des dizaines de gangs armés fédérés en 2019, par une structure dénommée CNDDR, selon un mandat de la présidence, ont parcouru plusieurs artères de la capitale haïtienne sous les yeux dociles et passifs de la police nationale de ce pays.
Samedi 3 juillet 2021 ((rezonodwes.com)–
Il est 9h am, des hommes se chiffrant à environ une centaine, armés jusqu’aux dents, encagoulés, en civil, prennent déjà position non loin de l’une des bases du plus dangereux gang du pays et de la caraïbe, non loin de « warf Jérémie ». Un premier décor est planté.
À deux cents mètres plus loin, plusieurs dizaines d’autres jeunes armés de kalachnikov, de M-4, de Galils et j’en passe. Ils sont décidés et ont l’air furieux. Ils disent vouloir manifester contre, ce qu’ils appellent, un système d’exploitation établi par l’État et la bourgeoisie haïtienne contre les masses. C’est en tout cas, le discours.
Quelques minutes après, arrive Jimmy Chérizier, alias Barbecue, leur chef, l’allié sûr de Jovenel Moïse, qui n’a jamais raté une occasion pour tuer dans l’œuf toutes les manifestations anti-gouvernementales des organisations populaires et syndicales de la place. Lui aussi, surarmé, prononce un court discours. Un discours flou. « Jovenel doit partir ». « Nous sommes pour la révolution ». » Nous allons continuer à chercher ce qui nous revient de droit chez les concessionnaires de voitures neuves, dans les banques » (Question d’inciter la foule au pillage).
Barbecue et ses chiens enragés qui violent des adolescents, pillent les magasins, exécutent des agents de la police nationale d’Haïti, calcinent des corps (La saline, Bel-air) veulent faire croire aux dupes qu’ils peuvent tourner le dos à leurs patrons du gouvernement, ce qui est faux.
Le show d’aujourd’hui consistait à envoyer un message clair à la communauté internationale, pour essayer de faire croire ce qui suit: » Le gouvernement de Jovenel ne supporte plus ses gangs armés ». Mais, le théâtre a été mal travaillé et le spectacle mal présenté.
C’était hideux, car les preuves et les cicatrices sont encore béantes. Rien ne peut briser l’amour fou entre ce gouvernement de voyous et ses sbires. D’ailleurs, quand le peuple veut manifester son désarroi, sa colère, c’est Barbecue qui l’a dit » Se va byen jwenn byen kontre », ce qui veut dire que le peuple trouvera à qui causer, que Barbecue et ses bandes vont l’exterminer.
L’amour, entre les gangs fédérés par le gouvernement haïtien et les chefs dudit gouvernement, est indéfectible et inextinguible. C’est du bluff que les gangs aient prétexté avoir répudié leur chef, leur pourvoyeur en armes et munitions.
Les gangs s’attaqueront à une frange de la bourgeoisie, oui, celle qui critique la gouvernance de Jovenel Moïse, mais Jamais au gouvernement. Le chien ne va pas mordre son maître!
Pourtant, le peuple continuera de subir et les assauts du pouvoir et ceux des gangs du même pouvoir s’il décide de manifester, d’exiger que les manitous rendent compte.
Marie Julie Vignard
