Haïti : Usage des réseaux sociaux et bien-être psychosocial des jeunes à l’ère de la Covid-19

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Quel est l’effet de la pandémie de la #Covid19 sur la santé mentale des jeunes haïtiens ? Comment les jeunes ont accueilli l’annonce officielle des premiers cas de la Covid-19 en Haiti ?

Sous la direction de l’UNESCO, une recherche conduite par un groupe de jeunes chercheurs volontaires haïtiens s’est intéressée à l’utilisation des réseaux sociaux dans l’atténuation ou l’aggravation des conséquences psychosociales imposées par la pandémie chez les jeunes en Haïti.

Le groupe est constitué de Antenor Peterson qui joue le rôle de chef d’équipe, Cadet Ernst Dimitry, Grand Jean Marline Bilgaï, Jean-Baptiste Nem, Pierre Nephtalie, Prévilon Nishina, Telusmon Ludwika.

Ils/elles sont tous·te·s des jeunes universitaires dans le domaine du droit, la psychologie et l’anthropologie, l’éducation et la philosophie.

Le stress, l’angoisse, l’incertitude au centre des ressentis

L’étude concernait les jeunes haïtien·ne·s âgés de 18 à 35 ans. Un questionnaire d’enquête bilingue (français-créole), publié sur les réseaux sociaux, a permis d’obtenir les points de vue de 173 participants, dont cinq interrogés, par entretien individuel. La question principale de recherche à laquelle nous voulions répondre était la suivante : comment les réseaux sociaux ont-ils contribué à atténuer les conséquences psychosociales imposées par la pandémie de Covid-19 ?

Analysés du point de vue de l’impact de la pandémie sur les activités sociales et la santé mentale des participants, nos principaux résultats montrent que la crise sanitaire a fortement affecté le quotidien des jeunes. Notre recherche a toutefois présenté une légère disproportion en faveur des activités sociales. Les données quantitatives ont montré que les jeunes sont plus affectés au niveau de leurs activités sociales qu’au niveau de leur santé mentale.

En effet, les jeunes ont vécu des situations d’isolement où ils étaient incapables de participer à leurs activités régulières en présentiel. Par ailleurs, ils ont enduré beaucoup de frustrations à cause, entre autres, de la paralysie de leurs études, de leur projet professionnel, mais aussi en raison de la détérioration des tissus familiaux, la perte d’emploi ou encore la faillite des petites entreprises. Il y a lieu de préciser que ces conclusions font écho avec les mises en garde de l’OMS qui avait déclaré que la Covid-19 pouvait apporter du stress chez les individus.

Les participants ont décrit leur situation d’inconfort et de désillusion bien avant la pandémie à cause des crises multidimensionnelles dont fait face le pays. Ce qui nous a permis de comprendre que la Covid-19 a augmenté le stress et la frustration des jeunes en Haïti qui vivaient déjà une situation compliquée.

On avait déjà un climat de désespoir provoqué par la précarité de la situation socio-économique qui s’augmente de jour en jour, avec cette pandémie qui fait rage, c’était compliqué, disait un participant à la recherche. 

nous déclare David. D’où une utilisation plus importante des réseaux sociaux durant la pandémie en v

Les réseaux socionumériques : une nouvelle voie vers des horizons divers

Les données collectées ont fait ressortir une importante augmentation de la fréquence d’utilisation des réseaux sociaux par les jeunes durant les premières vagues du nouveau coronavirus (Sars-Cov-2) en Haïti. En effet, avant la Covid-19, 28% des participants déclarent avoir passé entre 3h à 5h de temps sur les réseaux sociaux tandis que, pendant la pandémie ce pourcentage est à 47% pour le même temps d’usage ; alors que 27% allaient au-delà de 5h de temps.

Interrogés sur ce qui a motivé cet usage intensif des réseaux sociaux, la majeure partie des participants a reconnu que l’usage des réseaux sociaux leur a permis de mieux supporter la pandémie via des activités : d’apprentissage, de loisir, et de socialisation. 32,95% des jeunes avouent que les réseaux sociaux les ont beaucoup aidés plus encore 23,29% déclarent que cette contribution à supporter les contraintes a été énorme.

Toutefois, de même que l’OMS qui suggérait de réduire le temps passé sur les réseaux sociaux à cause de certains effets néfastes, notre étude a révélé que les réseaux sociaux augmentaient aussi le stress chez les jeunes à cause des désinformations ou intox sur le virus qui circulaient sur la toile.

Pour de plus amples informations, cliquez ici

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