Assassinat de Jovenel Moise – Les Haïtiens toujours sous le choc depuis le 7 juillet, n’assistent-ils pas un mois plus tard, à la suspension de l’enquête ?

0
1734

Quand enfin, on prononcera « Eureka », quels seront les premiers actes posés par l’éventuel juge d’instruction chargé du dossier de l’assassinat de Jovenel Moise ? Va-t-il interpeller Martine Moise pour sa première déposition officielle ? Va-t-il demander à interroger Claude Joseph qui a usurpé le titre de Premier-Ministre quelques heures après l’exécution du président, le 7 juillet 2021? Va-t-il exiger le relevé d’appels placés entre Claude Joseph et Léon Charles au soir du 6 juillet et au matin du 7 juillet 2021 ? Va-t-il questionner Martine Moise qui est revenue sur les lieux du crime le dimanche 18 juillet ? Va-t-il finalement grace à son indépendance – ce qui restera à prouver – faire jaillir la lumière, toute la lumière sur ce crapuleux crime ?

An nou tan’n san nou pap tounen pwa tan’n pou nou wè si Ayiti gen mounn ak kolòn vètebral toujou ki pa rele Aryèl, TiClaude, Jouthe, e anpil lòt nèg djòl Dore kap di yo se dòktè ki lib e Libè ris !

Samedi 7 août 2021 ((rezonodwes.com))–Un mois après l’assassinat du président Jovenel Moïse, l’enquête semble être au point mort et le gouvernement illégal et illégitime imposé par les Blancs, pour prouver que la justice haïtienne est en total déséquilibre, notamment sous le régime PHTK, a sollicité l’aide des Nations Unies et de la Communauté des Caraïbes (Caricom), sous prétexte de faire avancer les investigations.

Le dossier a déjà été transmis au tribunal de première instance du Parquet de Port-au-Prince, mais aucun magistrat n’a encore accepté de le traiter, invoquant des craintes en matière de sécurité après que deux juges de paix et un nombre égal de greffiers ont dû se mettre à couvert après avoir reçu des menaces de mort. L’affaire sur l’assassinat du bâtonnier Monferrier Dorval, le 28 août dernier, en dit long.

Jovenel Moïse a été exécuté à son domicile le 7 juillet par au moins 12 balles lors d’une attaque au cours de laquelle sa femme Martine Étienne, probablement seul témoin oculaire des événements, a été « grièvement » blessée, mais n’a fait aucune déposition officielle devant la « justice » de son pays. Madame Moise, dans la presse internationale, a fait ressortir beaucoup d’incohérences dans ses déclarations, selon de nombreux analystes.

Selon elle, les assassins communiquaient en espagnol – omettant volontairement ou involontairement d’ajouter que certains s’exprimaient également en anglais – et pensaient qu’elle était morte alors qu’elle était allongée à son chevet, incapable de respirer et la bouche pleine de sang. L’un d’eux lui a marché sur les pieds, et un autre lui a braqué une torche dans les yeux.

« La seule chose que j’ai vue – (les 2 yeux fermés) – avant qu’ils ne tuent le président, ce sont ses bottes », a-t-elle déclaré la semaine dernière, et elle s’est interrogée sur ce qu’il était advenu des 30 à 50 hommes de Dimitri Hérard qui gardaient la résidence du couple présidentiel.

Les autorités ont tenté d’établir un lien direct entre quatre policiers et le commando armé composé de 26 Colombiens qui aurait tué le président.

Quatre officiers et 18 ex-militaires colombiens sont toujours en garde à vue et ont été récemment transférés au pénitencier national – petit enfer sur terre -, sur fond de doutes quant au respect des droits de l’homme des détenus.

Le complot d’assassinat de Jovenel Moise inclut des ressortissants de plusieurs pays, dont le chef de l’opposition vénézuélienne Antonio Intriago, résidant aux États-Unis, qui a affirmé en milieu de semaine être « victime d’un complot visant à prendre le pouvoir en Haïti« , mais a nié avoir connaissance de l’assassinat, la phase la plus critique de l’opération dont le nom de baptême n’a jamais été communiqué.

Par l’intermédiaire de ses avocats, Intriago a souligné que sa société, CTU Security, avait été contactée pour assurer la sécurité d’un projet d’infrastructure humanitaire en Haiti, et que l’un des partenaires de la société, qui travaillait auparavant pour le FBI, avait contacté des agents du FBI pour s’assurer de la légalité du projet.

La police haïtienne sous la conduite de Léon Charles – s’autoproclamé procureur spécial – a accusé la société CTU Security, d’avoir engagé des « mercenaires » et a demandé à Washington de soutenir l’enquête.

Intriago a également désigné la juge Wendelle Coq, illégalement envoyée à la retraite le 9 février 2021 par Jovenel Moise, faisant l’objet d’un mandat d’arrestation contesté pour meurtre et vol à main armée, comme l’auteur d’un ordre d’arrestation de Moïse, et a fait valoir que le commando n’a pas assassiné le président.

Dans le cadre du dossier, les autorités haïtiennes qui contrôlent un appareil judiciaire en perte de confiance, retiennent 44 personnes en prison, et un nombre similaire a été interrogé par la police judiciaire (DCPJ), tandis qu’au moins six, dont l’ancien juge de la Cour de cassation, sont considérés comme des fugitifs de la justice et un ancien proche collaborateur de Rockfeller Vincent, l’actuel ministre de fait de la Justice.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.