Rfi – Haiti: l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse patine

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source RFI

Mercredi 4 août 2021 ((rezonodwes.com))–Près d’un mois après, les 44 personnes arrêtées à la suite de l’assassinat de Jovenel Moïse n’ont toujours pas comparu devant un juge. « Pourtant la loi haïtienne prévoit un délai maximal de 48 heures entre l’arrestation et la comparution », rappelle le Miami Herald.

Au lieu de quoi, certains suspects commencent à être transférés au pénitencier national, la grande prison surpeuplée de Port-au-Prince. « Tout se fait en dehors de la loi », fustige un avocat de la défense dans les colonnes du journal. « La Colombie et les États-Unis ont exprimé leurs vives inquiétudes concernant les conditions auxquelles sont soumis les détenus », rapporte encore le Miami Herald. « Les avocats de certains ressortissants haïtiens ont accusé la police judiciaire de tout faire pour bâcler l’enquête en bafouant de manière flagrante les procédures pénales ». S’ajoutent à cela les menaces de mort proférées à l’encontre de plusieurs juges en charge de l’enquête ou encore à l’encontre des greffiers qui étaient intervenus sur les lieux du drame. Ce qui fait de cette enquête « pas seulement l’affaire la plus médiatisée d’Haïti depuis un siècle mais aussi la plus controversée », conclut le journal.

Selon le site d’informations Rezo Nodwes, Line Balthasar se trouve parmi quatre personnalités recherchées. Il est le président du PHTK, le parti du président Moïse.

La classe politique divisée

Pendant ce temps, la classe politique haïtienne n’arrive toujours pas à s’entendre sur un nom qui pourrait assurer une présidence de la transition. C’est ce qui annonce le site Haïti Press Network. Pour l’instant, le pays n’a pas de président, seulement un Premier ministre par intérim. Ariel Henry a désormais « les coudées franches », estime le journal Le National.

Et pourtant, il « peine à montrer la direction qu’il veut donner au pays », constate de son côté Le Nouvelliste. « On sait que la priorité d’Ariel Henry est l’organisation d’élections générales. Mais comment y arriver ? Pourra-t-il prendre des mesures drastiques pour combattre l’insécurité ? Pendant la présidence de Jovenel Moïse, des individus soupçonnés d’être impliqués dans des massacres dans des quartiers populaires et dans la dilapidation de fonds publics n’ont jamais été inquiétés. Ariel Henry va-t-il continuer à les protéger ? ». Et l’éditorialiste de conclure: « Le Premier ministre par intérim a le choix de rester dans l’ombre de l’ancien président Jovenel Moïse ou de s’armer de courage pour diriger le pays ».

source : RFI

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