La mort subite de l’ancien président Jovenel Moise n’enlève en aucun cas l’obligation de Martine Moise à comparaître bientôt devant la justice haïtienne dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du bâtonnier Dorval, le 28 août 2020.
Lundi 2 août 2021 ((rezonodwes.com))–Me. Samuel Madistin a remis en question les interventions de la police dans l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moise, et a assuré que la bande à Léon Charles « fait tout son possible pour que la justice ne soit pas rendue« . Un fait qui n’est pas différent de l’enquête menée sans résultat convaincant sur l’assassinat du Dr. Monferrier Dorval, il y a presqu’environ un an, à Pèlerin 5.
Madistin, responsable de la Fondation Je Klere, qui défend les droits humains, a critiqué le fait que, trois semaines après l’assassinat, l’affaire est toujours entre les mains de la police sans parvenir au ministère public, alors que le Commissaire du Gouvernement Bed-Ford Claude – en retard de phase – s’arroge le droit d’émettre des mandats d’amener sous prétexte qu’il y a encore des cas de flagrance.
En effet, le commissaire du gouvernement à Port-au-Prince, Claude Bed-Ford, n’a pas encore auditionné les agents de l’unité de la sécurité présidentielle, qui font toujours l’objet de mesures conservatoires et n’ont pas reçu l’autorisation de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) de se présenter au parquet.
« Comment la police peut-elle faire un tel gâchis d’une enquête sur l’assassinat d’un président ? C’est très grave ce qui se passe« , s’est demandé Madistin intervenant sur radio Magik 9, le week-end dernier. Il a également dénoncé la violation des droits de l’homme et les étapes de l’enquête conduite jusqu’à présent par l’éternel DG a.i. de la PNH, Léon Charles.
Selon l’avocat, la police interroge les citoyens détenus pendant 15 à 20 jours sans transmettre leur dossier au tribunal, ou les empêche de contacter leur avocat.
« La DCPJ commet une série de dérèglements qui entraîneront de lourdes conséquences sur le déroulement de l’enquête« , a-t-il assuré, notant que les avocats ne resteront pas les bras croisés face à tous ces dérapages.
En début de semaine, M. Pierre Esperance, président du Réseau national de défense des droits de l’homme (RNDDH), a, de son côté, dénoncé les difficultés rencontrées par les organisations de la société civile pour accéder à l’information, ainsi que l’attitude évasive des autorités policières et des membres du gouvernement de facto pro-Core Group du Dr. Ariel Henry.
M. Espérance a révélé qu’au moins 40 officiers affectés à la garde présidentielle ont fui le pays en raison de « l’incompétence des autorités« .
Depuis le 20 juillet, la police n’a pas tenu de conférence de presse, sinon que des points de presse, pour mettre à jour le dossier, qui semble au point mort, malgré l’aide des forces de l’ordre colombiennes et du Federal Bureau of Investigation des États-Unis.
Léon Charles fournit les inspirations pour écrire un autre chapitre d’un vrai roman d’Agatha Christie avec la scène se déroulant en Haiti, où étonnamment le parquet de Port-au-Prince a l’air de travailler pour le compte de Léon Charles et la DCPJ.