Par : Vitalème ACCÉUS
Vendredi 25 juin 2021 ((rezonodwes.com))– Depuis le début du mois de Juin 2021 , Martissant est en proie à une recrudescence de l’activité des gangs armés, qui commettent régulièrement des viols, meurtres, enlèvements, torture et exactions à l’encontre des civils.
Beaucoup de ces groupes tirent profit des vides sécuritaires générés par la fuite des policiers du sous- commissariat de la zone. Les zones où la situation est pire sur le plan sécuritaire sont celles où les gangs s’affrontent afin d’en obtenir le contrôle. Le nombre de quartiers ainsi disputés a fortement augmenté ces dernières semaines.
Les habitants de Martissant et les personnes qui fréquentent la route ne souffrent pas seulement de la violence généralisée, mais ils subissent également un niveau jamais atteint d’exploitation financière de la part des gangs armés , qui les détroussent et leur imposent des droits de passage ou de fonctionnement dans leur lutte pour le territoire .
Les gangs armés se battent pour le monopole de l’extorsion des biens et de l’argent des riverains et des institutions privées sur place . A titre d’exemple la succursale de la Sogebank et le local de l’ONG Lakou Timoun au niveau de Martissant 7 qui s’occupait des enfants de la zone ont été saccagés et pillés. Dans certains quartiers, tels que Martissant 23 , Martissant 7 et Fontamara, les communautés vulnérables sont devenues l’une des sources de revenus les plus importantes pour les groupes armés.
La prédation à l’encontre de la population est devenue une industrie florissante, grâce à laquelle les groupes armés obtiennent de l’argent, de la nourriture ou toute autre ressource. Tous les jours, des gens fuient leur foyer afin d’échapper à la terreur et aux extorsions des gangs armés qui détruisent vies et moyens de subsistance .
Alors que les combats ont régulièrement lieu pour le contrôle de territoires et de quartiers stratégiques, la population fuit vers le camps du Centre sportif de Carrefour.
Leurs arrivées massives y créent des conditions de vie terribles et les populations ne reçoivent que très peu d’aide du gouvernement de facto.
Absence réelle de l’autorité de l’Etat
Les habitants de Martissant subissent des exactions généralisées des gangs armés en absence de réelle autorité de l’Etat, les habitants la zone se disent abandonnés par le gouvernement de facto . Dans le quartier de Fontamara , les habitants ont pris en mains la justice, en formant leur propre force armée, et rajoutant ainsi à la pléthore de groupes armés dans l’entrée sud de Port-au-Prince .
Somme toute , il est impossible de rester indifférent. Il s’agit d’une catastrophe humanitaire à grande échelle et les représentants de la communauté internationale en Haïti ne peuvent pas continuer à ignorer cette tragédie. Aujourd’hui, les habitants du quartier de Martissant peinent à survivre, et le peu qu’il reste à ces personnes est pris de force pour financer la guerre des gangs.
Non seulement le conflit crée une situation où les populations vivent sous la menace constante de violence, mais les gangs dérobent jusqu’aux vêtements qu’elles portent et s’emparent des maigres économies que ces infortunés ont mis plusieurs années à réaliser.
Il ne faut pas laisser un tel mois de Juin se reproduire, un mois pendant lequel les habitants ont été obigés de se coucher avec la peur de se faire tuer, voler ou enlever, et les femmes trop effrayées de se faire violer pour aller vaquer à leurs activités au centre ville de Port-au-Prince .
Le gouvernement de facto , les Nations unies et la communauté internationale doivent écouter et répondre aux besoins des populations qui paient le plus lourd tribut au conflit.
Vitalème ACCÉUS
acceus2009@gmail.com