Quelle réflexion ces maux vous inspirent? par Me Elco Saint-Amand
« Quel scandale et quel déshonneur! »
Mercredi 22 mars 2017 ((rezonodwes.com))– Disons le: ce Parlement est une honte pour le peuple et également une médiocrité agissante pour l’instauration d’un État de Droit qui se cherche depuis 30 ans, dans le pays. Nous avons soulevé une très grande question dans notre société: « pourquoi établir des élections aux suffrages universels directs dans un pays où la démocratie n’existe pas » ?
– en Hait la démocratie est loin d’exister comme de fait elle n’existe que par définition: « une définition à la maternelle ».
Cette thématique de substitution à la volonté de vivre-ensemble, nous renvoie à la notion d’ Etat-Nation qui, elle a des exigences d’obligations. Nous entendons par obligation, tout ce qui se fait au nom du peuple et ce, dans une logique rationnelle des choix éclairés de ses représentants.
Ce constat des dérives et l’ascension fulgurante des scènes de plus en plus macabres se déroulant au parlement haïtien desquels nous devrions tirer aujourd’hui toutes les conséquences de la mauvaise gestion du patrimoine politique du pays.
La loi de la médiocrité institutionnelle: Comment nous en sommes-nous arrivés là?
Partis Politiques: fer de lance de la marchandisation des élections.
Dans l’analyse des faits, il s’agit pour nous de mesurer objectivement les effets négatifs de la médiocrité sur le mental du peuple et on pourrait se faire carrément malade d’une telle constance d’objectivation qui dans une historicité mal gérée… où les promesses des élections du 16 décembre 1990 n’ont pas pu apporter ou encore promouvoir la pédagogie de l’excellence.
Entre le soi académique et le soi médiocre populaire: la population ne se reconnaît plus!
Le doute s’installe sur l’objectivité des intentions de vote… le choix étant difficile et que les élites ne jouant plus leur rôle d’avant-gardistes, les médiocres de toute part et les magouilleurs de toute famille mafieuse viennent et prennent en otage le Pouvoir Législatif qui devrait être un des pouvoirs le plus responsable de l’État., dans une démocratie moderne à construire. Ces faits qui sont un obstacle dans une certaine implémentation démocratique se retrouvent comme étant des bases fondamentales de notre vie au quotidien.
Le Sénat: la grande braderie maternelle
Nous avions écouté avec tristesse le président-rapporteur de la commission sénatoriale qui, dans son énoncé des conclusions du rapport, faisait état des réserves que les différents membres de cette commission ont eu d’abord sur le choix, ensuite sur les manquements enregistrés dans des pièces déposées par le Premier-ministre nommé Jack Guy Lafontant. Et, après tout, ils l’ont voté? En effet, la caricature avec laquelle, le Sénateur Joseph Lambert a lu ce rapport avait montré au pays et avait attiré davantage les esprits sur la non-éligibilité du Premier-ministre et aussi sur le niveau de corruption qui s’est installé au parlement de la République depuis belle lurette.
Si Monsieur Jack Guy Lafontant n’a pas répondu aux critères exigés par la constitution selon les conclusions du rapport du Sénat: pourquoi sa politique générale a-t-elle été ratifiée par le dit Sénat? Confusion !
Pourquoi les 7 Sénateurs qui ont visiblement manifesté leur désaccord avec le Premier-ministre choisi, se sont-ils abstenus ?
– par la lâcheté ou par la pérennisation de cette politique « laloz » entretenue en tout et partout dans le pays.
Nous vous laissons le soin d’en juger… question de se justifier dans le cadre d’une éventuelle négociation de postes.
Messieurs les Sénateurs, votre abstention est le comble de la honte c’est-à-dire vous n’avez pas une conviction personnelle et d’idéologie. Les multiples questionnements soulevés par ce regard sur l’articulation linguistique et sur la capacité académique de certains parlementaires (députés et sénateurs) nous imposent une analyse introspective de notre devoir de rétribution à notre chère Haïti. Ce devoir de dénoncer est un appel engagé à la mobilisation contre la médiocrité institutionnelle et au redressement de la barque élitaire afin de récupérer notre niveau instructif et créer une véritable opération contre l’illettrisme de certains de nos représentants, condition indispensable et nécessaire pour initier une campagne d’analphabétisme durable et irréversible pour nos chefs actuels et futurs.
Quand les Sénateurs Gracia Delva et Williot Joseph confondent leur savoir-faire et savoir-lire?
– dans un pays comme Haïti avec tous ses problèmes d’école, la motivation d’éradiquer la misère mentale ne serait pas un cadeau parfait, mais un sacrifice consenti et de service pour pouvoir enrayer le mal du savoir.
Si l’on prend l’exemple du Sénateur qui ne pouvait même pas établir la différence dans son intervention: que l’immunité parlementaire est attachée à la personne du député et du sénateur et ne pouvait pas être transférable même lorsqu’il serait en compagnie d’un sénateur ou député élu n’ayant pas encore prêté le serment d’usage entre l’humilité qui est plutôt d’ordre moral. Nous avons choisi de ne pas parler de l’intervention du Sénateur Williot Joseph au micro de la journaliste de la RFI… ainsi, a-t-il perdu sa langue? – un sénateur sourd et aveugle faisant le langage des signes.
– c’est pourquoi, nous pensons et nous insistons que la bataille pour la reconquête de nos valeurs sociales, politiques et académiques ne peut être que collective et inclusive.
Le Parlement se transforme en une école des fans
Le saccage de la compétence et le choix des personnes qui parlent et votent des lois (dont ils ne comprennent même pas l’essence) au nom du peuple sont des exemples de notre incapacité à rompre avec les mauvaises habitudes du passé. Nous pensons et comme beaucoup d’ haïtiens en sont venus à penser que la seule façon de résoudre cette énigme du « mal-lecture » est de favoriser l’émergence d’une LOI qui devrait à l’avenir définir les critères pour qu’un citoyen ou citoyenne devienne député ou sénateur. Accepteraient-ils de scier la branche sous laquelle ils asseyent tous leurs rêves de grandeur ?
Enfin, ce que les « mal-lecture » doivent intégrer dans leur raisonnement et dans leur comportement, c’est qu’on a pas le droit de prendre le développement académique de son pays en otage pour exister, pas plus qu’on ne peut pas rester bloqué sur son illettrisme lorsqu’on ne se donne pas les moyens de s’en sortir…
Comme disait un ami-journaliste parlant de la responsabilité des Partis Politiques dans cette descente aux enfers de la morale du savoir académique et ce, de manière perdue et indignée que: « le courage, c’est de savoir reconnaître les limites de sa compétence et que l’audace ne puisse plus pousser plus loin. »
Me. Elco Saint Amand, av.

