11 octobre 2025
Martine Moïse, la première dame d’Haïti, au banc des accusés
Actualités Société

Martine Moïse, la première dame d’Haïti, au banc des accusés

par Rosie Bourget

Miramar (Floride), mercredi 15 février 2017 ((rezonodwes.com).- La tenue de la première dame d’Haïti Martine Marie Étienne Joseph Moïse a fait la une en Haïti et sur les réseaux sociaux. Lors de la cérémonie d’investiture du 58e président de la République d’Haïti, Jovenel Moïse, ce n’est pas son discours qui était au centre des débats, ni son programme de gouvernement, mais plutôt la tenue portée par son épouse.




Certes, elle peut ne pas être une icône de la mode de la trempe de Michelle Obama, ou un mannequin  du calibre de Carla Bruni, la femme de l’ancien président français Nicolas Sarkozy. Mais, à notre humble avis, même lorsqu’elle est noire, elle n’a rien à envier à Hillary Clinton, Laura ou Barbara Bush, ou l’une des femmes qui l’ont précédée aux États-Unis dans le rôle de première dame. Donc,   en gardant tout cela à l’esprit, on se demande,  à quoi donc pensaient les bons à rien,  quand ils passaient mardi dernier le plus clair de leur temps sur les réseaux sociaux à déshabiller la première dame de la République d’Haïti ?

Dans cette litanie de photos et d’articles aussi insipides que sexistes, on jase, on met à plate couture, on se moque, on ironise, on descend en flammes cette pauvre femme qui, selon nos compatriotes, a commis une grave faute de goût. Comme a dit Paul Bourget « Ce n’est pas la charge qui tue la bête, c’est plutôt l’excès de la charge ». Considérant l’excès de la charge, c’est pour cette raison que Martine Moïse reçoit un soutien tout à fait inattendu de l’auteure de la rubrique de « Développement Personnel » qui publie sur Haïti-Observateur son sentiment face à toutes ces critiques que la première dame a dû avaler ; comme nous l’avions fait pour la conjointe de Roberto Martino, lorsque Djakout Mizik la traitait comme un objet dans sa meringue carnavalesque « Yo Bare Madan Bèto». Cette focalisation répugnante sur la tenue de l’épouse du président Jovenel Moïse n’est pas correcte. Et un événement aussi respectable (l’investiture d’un président) ne peut être éludé au profit d’une telle activité (la critique ou l’indécence).




Les commentaires étaient plutôt acerbes. Certains arrivent à se dire : « Il est clair qu’elle n’a pas de fille, aucune fille au monde n‘aurait laissé sa mère porter cette tenue. A-t-elle seulement des amis » ? « Robe tarlatane et totalement inappropriée en la circonstance », « Ce choix était une erreur et elle aurait eu besoin de conseils en matière de style », ont-ils ajouté. Certaine presse écrite et parlée, les webzines et autres blogs, bref tous les médias sociaux (WhatsApp, Facebook, Instagram, Twitter… etc) ne parlaient que de cela.  Mais il faut bien le dire, dès le premier jour de son entrée triomphale dans la vie politique, Martine Moïse a réussi magistralement à retenir l’attention de tous. C’est quand même un record. Donc, à quelque chose malheur est bon, puisqu’en un rien de temps elle est devenue fameuse grâce à ce soi-disant malheureux hasard.

À notre sens, cette robe rouge à ceinture bleue roi, disons mieux, aux couleurs du bicolore Haïtien, portait un message patriotique qui a été très mal reçu et compris. Femme modeste et simple, victime de stéréotype (fanm an deyò), Martine Marie Étienne Joseph Moïse est la première dame de tous les Haïtiens. Tout comme Michelle Obama le fut aux américains, elle a ses propres qualités, ses préférences, son choix et son style de vie.

Mon œil, soyons réalistes. Si Martine a besoin de cours d’étiquette/protocole, elle ne fait que rallonger la liste, car il y d’autres épouses de chef d’État haïtiens qui ont besoin de l’aide sur la même lancée. Bien que la nouvelle année vienne à peine de pointer son nez, il paraît que la première dame est la femme la plus critiquée au tout début de l’an 2017. En tant qu’ambassadrice de la justice sociale, nous ne saurions terminer ce billet sans remonter l’estime de soi de cette pauvre femme qui n’a rien fait pour mériter cette peine capitale.




Martine Moïse, vous venez de prendre votre baptême de feu, sachez que la critique ne tue pas celui qui doit vivre, ni fait vivre celui qui doit mourir. Méfiez-vous des faits divers, des impayables remarques sur votre garde-robe, gardez la tête haute, c’est ta valeur intrinsèque qui compte. À bon vin point d’enseigne. Non seulement vous êtes une belle femme, vous avez aussi d’autres chats à fouetter durant les cinq prochaines années.

Bonne chance dans votre nouvelle fonction de première dame de la République d’ Haïti.

r_bourget@yahoo.com
MTS (maîtrise en Travail social)

4 Comments

  • Jacques J Garçon 15 février 2017

    Je n’ai pas à perdre mon temps à fouiller la garde rode de cette femme et d’aucune femme d’ailleurs. Elle a suivi son mari dans le meilleur, maintenant arrive le pire, inévitable en politique. Cela se passerait certainement autrement n’était-ce cette conciliabule à Port-au-Prince, pour porter Jovenel Moise, on ne sait d ‘ou, à la présidence, une fonction défaite de sens, par l’indésirable Michel Marthely..

  • Wilbrode BEON 16 février 2017

    La premiere Dame a toujours ete a la hauteur des evenements qui l’ont portee aujourd’hui au devant de la secene, avec son epoux tant cheri. Quant a sa tenue le jour de l’investiture elle etait superbe; elle symbolize les couleurs nationales et la charge qu’elle assume aux cotes de son epoux pour l’aider autant qu’elle peut a bien conduire la barque nationale a bon port. Martine, tu as ete et tu restes superbe, une merveilleuse femme a nos yeux. Tiens bon et jusqu’au bout. Que rien ne t’ebranle, ni les calomnies, les medisances et l’ignominie. Le vrai peuple est avec vous deux.

  • Philippe Mallebranche 16 février 2017

    Domage que les haïtiens soient ainsi. Ils critiquent tout. La Première Dame était spectaculairement vêtue ce 7 février. Le chien abroie ,la caravane passe !!!!A bon entendeur, salut !!!!!

  • pierre LOMBION 16 février 2017

    le « meme si elle est noire »me gene…Sans juger le code couleur qui faisait passer Monsieur le président au second plan, elle était coquette et ouvre un débat national fort interessant que l’on pourrait intituler: stylisme et art de la communication..

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