20 juin 2024
Jovenel Moïse|ANI [VSN2.0] : Mises en place pour une dictature criminelle avec le retour en force des tontons makout
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Jovenel Moïse|ANI [VSN2.0] : Mises en place pour une dictature criminelle avec le retour en force des tontons makout

Présentement, il est urgent de bannir Jovenel Moise du Palais national.

L’alerte a été déjà lancée : le locataire du Palais national avance inexorablement vers l’installation d’une dictature, qui s’affirme de jour en jour. Cette nouvelle dictature a comme idéologues les Docteurs Claude Joseph et Guichard Doré à défaut du Dr. Roger Lafontant ou d’un Dr. Josef Mengele de l’Allemagne nazi.

éditorial de Haïti-Observateur
9 au 16 décembre 2020

New York City, mercredi 9 décembre 2020 ((rezonodwes.com))–Les méthodes présentant toutes les caractéristiques d’un système dictatorial féroce, dont les dernières décisions enfoncent le pays tout droit dans l’arbitraire, ouvrent la voie au retour des tontons macoutes qui ont été bannis du pays au prix de lourds sacrifices. La fin immédiate et sans conditions du quinquennat de Jovenel Moïse a été, plus d’une fois, dans le passé, exigée, en raison de nombreuses dérives criminelles de sa part. Mais, présentement, il est urgent de le bannir du Palais national.

Après une série de décrets illégaux et anticonstitutionnels pris dans le dos du Parlement, rendu délibérément caduc, par le chef de l’État, dans le simple but d’exécuter son programme politique criminel et malfaisant, il a démontré qu’il n’était toujours pas au bout de ses dérivations scélérates. Les deux qu’il a pris, à la date du 26 novembre 2020, exposent ses intentions dans toute sa brutalité, le coup mortel porté à la démocratie, que Moïse a passé le plus clair de son mandat à assassiner. Voilà le résultat du double décret criminalisant les actes posés par les citoyens, dans le cadre de leur lutte permanente de défense des droits humains et des acquis des luttes post-Duvalier.

En effet, un des décrets signalés porte sur la création de l’ « Agence nationale d’intelligence » (ANI), qui prévoit le lancement d’une meute d’espions, de tortionnaires et d’autres catégories du même genre, et dont la responsabilité consiste à se mobiliser contre ceux qui critiquent le pouvoir PHTKiste, en actes et en paroles (manifestations de rue, prises de position publiques et travaux rédactionnels, etc.). L’autre vise à « renforcer la sécurité publique ».

Ces dernières créations politiques de Jovenel Moïse complètent son arsenal, dans sa lutte contre les défenseurs de la démocratie, dont les principales cibles sont les représentants du secteur populaire et démocratiques, ainsi que les militants, toutes catégories sociales et politiques con cernées, faisant une carrière de la dénonciation de la politique stérile du résident du Palais national, en généra-le, et de sa mal gouvernance, en particulier.

Quand on sait que les agents déployés dans le cadre des opérations de l’ANI et ceux préposés au renforcement de la sécurité publique sont à tous points des intouchables, on comprend alors les dangers auxquels se trouvent exposés les citoyens. Sans garde-fous pour contenir les dérives de ces agents ayant carte blanche, en vertu de ces deux décrets, ils sont dotés de l’autorité d’envahir les résidences privées, sans sommation, car n’ayant de compte à rendre qu’au président de la République.

ANI est extrait du manuel de torture de François Duvalier.

En ce sens, ce mécanisme ayant créé l’ANI se présente comme une disposition contraignante extraite du manuel de torture de François Duvalier. Car celui-ci assumait tous les actes criminels perpétrés par ses tontons macoutes (volontaires de la Sécurité nationale) déclarant ces derniers des « mineurs». Aussi invitait-il quiconque désapprouvait un geste ou un fait des « miliciens » de venir se plaindre à lui.

Jovenel Moïse ne peut donner ce qu’ il n’a pas, ni prêcher d’exemple des qualités qu’il ne possède pas. Dans la mesure où il dirige le pays à coups de décrets promulgués en dehors de la Constitution et d’actes criminels perpétrés dans l’irrespect total de la Constitution et des lois du pays, on ne peut s’attendre à ce qu’il change de comportement au moment où il a grand besoin de donner dans l’arbitraire. Au fait, le Nèg Bannann a recours à toutes les décisions illégales, extrajudiciaires et anti-peuple qu’il a prises, particulièrement depuis l’expiration du mandat des députés et après l’annulation arbitraire de celui des dix sénateurs élus pour six ans, parce qu’il se propose de rester au Palais national au-delà de l’expiration constitutionnelle de son mandat, le 7 février 2021. Donc, avec ces deux décrets, la déconstruction nationale se donne li -bre cours.

Haïti, un état de non droit après le 7 février 2021

Jovenel Moïse et ses alliés PHTKistes mettent les bouchées doubles, engagés dans une course contre la montre, voyant venir à grands pas la date de la fin légale et constitutionnelle de son mandat. Ces dernières mesures sont prises parce qu’il a hâte de transformer le pays entier en État de non droit. De cette manière, en sus des bidonvilles, fiefs de ses Gangs fédérés en famille et alliés, il aura le vaste territoire national sur qui il compte exercer son hégémonie criminelle. Les citoyens doivent toujours avoir, notamment, à l’esprit, les termes du premier décret dont les attributions sont stipulées comme suit, prévoyant : « La mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de renseignements et de contre-renseignements ».

Plus loin l’ANI est présentée comme « Un organisme décisionnel technique et administratif de renforcement de la sécurité intérieure et extérieure d’Haïti, la collecte d’informations et de répression des actes hostiles à la sécurité nationale et à la protection des intérêts fondamentaux de la nation ». Plus loin, dans le décret, s’étalent les responsabilités de cette nouvelle institution consistent : « () à collecter, traiter et gérer l’information et le renseignement visant le renforcement de la sécurité intérieure et extérieure, la sauvegarde de l’intégrité du territoire».

De toute évidence, par ces dernières dispositions, un chef d’État dont le mandat illégitime touche à sa fin dans moins de soixante jours, s’ emploie à transformer le pays en État policier, attribution qui se précise encore plus clairement.

Aussi est-il stipulé, dans le décret, que l’ANI a encore la responsabilité de « concourir à la prévention et à la répression des activités liées à l’acquisition, à la fabrication ou la commercialisation d’armes en dehors du cadre légal; concourir à la surveillance des activités menées par des organisations criminelles internationales susceptibles d’affecter la sécurité nationale ». Il est également prévu que l’institution fournira un rapport quotidien au chef de l’État sur l’évolution de ses ac tivités en vue de trouver, dans la concertation, des réponses appropriées aux différentes situations découvertes et analysées.

PHTK prévoit de rester au pouvoir pour 50 ans.

On connaît le propre des États policiers. Jovenel Moïses et les PHT-Kistes, qui se démènent comme de beaux diables pour rester au pouvoir, durant les prochains cinquante ans, ne manqueront pas de mettre à contribution les ressources dont sont dotés les agents des nouvelles institutions dont ont accouché ses récents décrets. Il y a fort à parier que les kidnappings contre rançon, généralement mis au compte des malfrats proches du pouvoir, changeront carrément en cas de disparitions, pratique qui était monnaie courante sous la dictature des Duvalier. Les citoyens ne doivent pas perdre de vue que les droits et libertés de la personne sont inaliénables et garantis par la Charte des Nations Unies. Dès lors, ils doivent se battre comme un seul homme contre ces mesures scélérates.

En un mot, se garder de les obéir. En attendant que les forces vives de la nation se liguent en vue de montrer la porte du Palais national à Jovenel Moïse. Car même les 500 000 personnes malavisées qui avaient voté pour lui ne vont pas le supporter, encore une semaine, aux commandes de la République. Encore moins un dictateur criminel.

Extrait de l’Editorial de l’hebdomadaire Haïti -Observateur du 9- 16 décembre 2020
VOL. L, No. 48
New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10

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