Haïti | Transport : À La Gonâve, les passagers souffrent de l’arbitraire des marins

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Par Gault Naav

Mercredi 14 octobre 2020 ((rezonodwes.com))– Depuis quelques semaines passagers et capitaines des voiliers, fly-boats et bateaux assurant le trajet Anse-à-Galets/Carriès/Anse-à-Galets ne cessent de s’engueuler.

Ils n’arrivent pas s’entendre sur les tarifs de la traversée que les propriétaires de ces moyens de transport avaient arbitrairement revus à la hausse sous prétexte de prévention au Covid-19.

Pour donner sens à cette décision, le cartel des propriétaires et capitaines avait vendu l’idée qu’il devait accueillir moins de passagers à bord de leurs embarcations.

Ceci étant dit, les passagers ont accepté bon gré mal gré de payer les nouveaux montants illégaux (1000 Gdes pour les canots à moteur légers et rapides communément appelés flyboats, 500 Gdes pour les bateaux et 300 Gdes pour les voiliers) contrairement au prix fixé par le Ministère des affaires sociales et du travail (MAST) qui était de 365 gourdes, sans tenir compte de la spécificité de chaque moyen de transport.

La pression due au Covid-19 n’étant plus la même, les passagers exigent le retour au tarif officiel de juillet 2018. Les hommes de gouvernail refusent catégoriquement. Ils débitent insolemment des idioties afin de continuer à extorquer les passagers au su et au vu des autorités policières, judicaires, des agents du Service maritime et de navigation d’Haïti (SEMANAH) et de l’Autorité portuaire nationale (APN). Tout ce beau monde du service public tue les yeux sur cette espèce d’abus alors qu’ils font, en toute complicité, des clins d’yeux aux barreurs.  

Le 2 octobre, les édiles de l’Anse-à-Galets ont vainement tenté de réunir les capitaines dans l’idée de leur rappeler que cette situation arbitraire ne peut plus durer. Ces derniers ont boudé la rencontre, à l’exception de deux d’entre eux. A la suite de cette déconvenue, la mairie a rendu publique une communication dans laquelle elle a repris l’essentiel de la mesure du MAST consignée dans le sixième communiqué de juillet 2018. Mais, les profiteurs ne veulent rien entendre de cela.

Pourtant, la population de La Gonâve leur avait déjà fait des concessions. Au lieu des 365 gourdes, elle avait consenti à payer 400 Gdes, puis 500 Gdes le billet pour le  flyboat et celui du bateau à 300 Gdes.

Interrogé sur la question, le maire  Ernso Louissaint déclare ne pas pouvoir faire davantage étant donné qu’il revient au Ministère des affaires sociales de plancher sur les droits de passage pour le transport en commun. Il envisage d’aborder sous peu la question avec les services compétents du MAST.

Que cela soit dit en passant, pendant que des Gonâviens à titre personnel ou dans le cadre de certains groupes organisés continuent de condamner ces ouvriers de la mer dénaturés par l’appât du gain, d’autres, avec une désinvolture agaçante, propre aux parvenus grossiers, crachent sur l’initiative de la municipalité estimant qu’elle n’a pas à s’occuper de leurs escarcelles. Pourvu que ces arrivistes n’aient pas d’ennui, ils s’en foutent du sort de la majorité.  

Dans l’intervalle, les habitants de La Gonâve continuent de faire les frais de l’avidité des caboteurs dans ce pays où beaucoup n’en font qu’à leur tête, surtout quand il est question de forcer la main aux autres.

La bourse ou la vie, telle est la suprême formule !

Gault Naav

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