Lutte pour le contrôle du port de Sedren aux Gonaïves
CONFLIT OUVERT ENTRE LA MAIRIE ET LES FRÈRES MEVS
CONFLIT OUVERT ENTRE LA MAIRIE ET LES FRÈRES MEVS
par Claudy Briend Auguste
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Gonaives, mercredi 2 novembre 2016 (rezonodwes).- Les frères Mevs, Fritz et Gregory, s’enfoncent dans une lutte désespérée en vue du renouvellement du bail sur le port de Sedren qu’ils détenaient depuis plusieurs années, mais parvenu à termes. Un tel projet trouve une résistance de taille auprès du nouveau maire de la ville, qui entend exploiter ces installations au profit de la municipalité qu’il dirige. Ainsi donc, Neil Latortue s’est proposé de mettre un terme définitif à un contrat qui constitue, comme on dit dans notre savoureux créole, un « avantage barbe et moustache » pour les bénéficiaires.
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Gonaives, mercredi 2 novembre 2016 (rezonodwes).- Les frères Mevs, Fritz et Gregory, s’enfoncent dans une lutte désespérée en vue du renouvellement du bail sur le port de Sedren qu’ils détenaient depuis plusieurs années, mais parvenu à termes. Un tel projet trouve une résistance de taille auprès du nouveau maire de la ville, qui entend exploiter ces installations au profit de la municipalité qu’il dirige. Ainsi donc, Neil Latortue s’est proposé de mettre un terme définitif à un contrat qui constitue, comme on dit dans notre savoureux créole, un « avantage barbe et moustache » pour les bénéficiaires.
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En effet, MM. Mevs voudraient continuer à verser une modique somme de USD 100 $/mois à l’État haïtien pour l’exploitation du wharf originellement construit par la compagnie minière Sedren, alors que les rapports obtenus de sources officielles (qui préfèrent rester dans l’anonymat) font état de juteuses recettes réalisées par les exploiteurs du port, qui rapporterait plus de USD 20 000 $ le mois. Pour sa part, le maire de la ville, fortement secondé par son frère, le puissant sénateur de l’Artibonite, Youri Latortue, baptisé «Nèg tòl la » par la population, l’entend autrement, dans le cadre de sa stratégie d‘exploitation des installations portuaires que sa juridiction a héritées de la compagnie Sedren. Dans ses plans pour les Gonaïves, Neil Latortue et son frère sénateur souhaitent ardemment qu’une bonne partie des revenus générés par le port profite à la municipalité pour financer des projets d’infrastructures de la zone, qui dépend exclusivement des rares investissements octroyés par le pouvoir central.
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Immédiatement après la prestation de serment de M. Latortue, comme maire titulaire de la commune des Gonaives, en juillet 2016, un conflit a éclaté pour le contrôle direct par la Douane et l’APN des opérations de débarquement et d’embarquement au quai de SEDREN, désaffecté depuis la fin des années 70.
Neil Latortue s’attelle assidûment à la besogne, voulant entrer dans l’histoire comme un maire progressiste, mais tout en évitant d’avoir des démêlés avec les Mews. Mais il a la bonne fortune de compter sur son frère, le très influent sénateur Latortue « pour protéger ses arrières». Aussi, les frères Mevs constatent-ils qu’ils ont affaire à « forte partie », quand ils croisent le fer avec le maire des Gonaïves.
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En effet, voulant reprendre le contrôle du port, la municipalité des Gonaïves a déclenché l’opposition systématique contre Fritz et et Gregory Mews. Dans ces interventions contre ces derniers, Neil Latortue s’en prend à ce qu’il qualifie de « puissante famille d’Haïti », ignorant sans doute que les frères Mevs s’engagent dans cette aventure indépendamment des femmes Mevs; car celles-ci sont complètement écartées de la gestion de ce genre d’entreprises.
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Les frères Mevs agissent indépendamment du reste de la famille Mevs
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Certes, c’est le même scénario pour l’exploitation du Terminal Varreux, chasse gardée de Fritz et de Gregory Mevs, qui ont déclaré que la gestion de ces installations ne concernent pas leurs mère et sœurs. Quand ils avaient pris la décision d’héberger le « bateau sucré» d’Acra, qui transportait des dizaines de tonnes de cocaïne, d’héroïne et de marijuana , en provenance de la Colombie, via Panama, ils agissaient indépendamment du reste de la famille. D’ailleurs, suite à un profond désaccord avec leur mère, les frères Mevs ont engagé une dispute juridique contre elle. Depuis lors, ils la traitent en ennemie, ayant discontinué toutes relations familiale avec elle.
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D’aucuns se demandent si la politique des affaires des frères Mevs, dans la gestion des biens qu’ils exploitent, ne serait pas différente s‘‘ils œuvraient de concert avec le reste de la famille. Peut-être qu’on ne le saura jamais. Toutefois, nombre d’observateurs pensent que l’implication des hommes Mevs dans l’affaire du Manzanares, dont la cargaison a été importée par Marc Antoine Acra, pour le compte de la NABATCO (la société de la famille Acra), n’augurera rien de bon pour ces administrateurs. Il est à souhaiter qu’un événement heureux leur permette de renouer avec le reste de leur famille.
Calomnié par les frères Mevs ?
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Dans le bras de fer opposant Youri Latortue aux frères Mews, il prétend avoir été calomnié par eux. Aussi dans ses multiples interventions dans la presse, ne rate-t-il jamais l’occasion de dire que ces hommes d’affaires ont jeté le discrédit sur lui en le faisant passer pour un «dealer de drogue» ou un certain « Monsieur 10 % », du temps où Gérard Latortue était Premier ministre d’Haïti. Selon le sénateur Latortue, les Mews étaient allés même jusqu’à influencer des représentations diplomatiques et consulaires étrangères, qui avait abouti au retrait de son visa d’entrée aux États-Unis d’Amérique, aux environs de 2004, autour de cette même histoire de port de Sedren. Une façon, vraisemblablement, de démontrer à quel point les Mews tiennent à ces installations, qu‘ils avaient obtenues en bail à leur firme TEGOSA (Terminale Gonaïves SA), pour la première fois en août 1997.
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Les frères Mevs sont-ils mis hors jeu au port de Sedren ?
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Pour l’instant, pour avoir la possibilité d’exploiter un port aux Gonaïves, les frères Mevs doivent porter leurs espérances ailleurs. Car c‘est à l’APN et à la Douane des Gonaïves qu’il revient désormais de diriger toutes les activités au wharf Sedren, selon les vœux du maire Neil Latortue. Puisque, les frères Mews, qui avaient interjeté appel au Tribunal des référés, après le refus catégorique de la mairie des Gonaïves de renouveler leur bail, ont essuyé un autre échec. Une telle décision est accueillie chaleureusement par les débardeurs et travailleurs journaliers, qui avaient organisé une manifestation spontanée, la semaine dernière, au quai Sedren, contre le renouvellement du bail au profit de frères Mevs. Mais ces derniers n’en démordent pas pour autant, a fait remarquer Youry Latortue, à la presse, lundi matin. Celui-ci en a profité pour rappeler à ces hommes d’affaires qu’ils ne sont plus au temps de la dictature en Haïti, propos déjà tenus publiquement par son frère.
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De sérieux vices de forme dans le contrat original
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Quoique puissent entreprendre ou dire Fritz et Gregory Mevs, dans le cadre de leurs démarches pour continuer à jouir les bénéfices de l’exploitation du port, tout semble militer contre eux. Car, pour commencer, en vertu de la Constitution de 1987 amendée, sans l’approbation de la Cour supérieure des comptes, le premier contrat signé en 1997 était illégal.
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Dans un mémorandum de la municipalité des Gonaïves, à cet effet, on peut lire ceci : « le même contrat de 1997 pour neuf (9) ans, expiré en 2006, à partir du quel TEGOSA revendique un renouvellement tacite, présente des vices de formes sérieux ».
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Selon le chef de l’édilité des Gonaïves, un des vices de forme les plus évidents est l’absence de la signature d‘un représentant dûment autorisé par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif. C’est à peu près le verdict prononcé par le Tribunal des référés donnant gain de cause à l’administration communale des Gonaïves.
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La municipalité des Gonaïves, qui se place dans une logique de négociations, dans le cadre des démarches visant à remettre le quai Sedren sous contrôle de la Douane, a souligné tout les « attendu que » d’usage pour démontrer que les Mews avaient totalement mis de côté l’application de la loi dans leur tentative de jouir pendant longtemps des bénéfices de l’exploitation de ce port.
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Même le renouvellement tacite du bail ne tient pas
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En clair, les frères Mevs évoluaient sur un terrain piégé, puisqu’ ils n’y avait aucune possibilité pour eux d’avoir gain de cause. À moins que la justice soit manipulée, comme c’est bien le cas trop souvent en Haïti. C’est pourquoi, le chef du Service du contentieux des Gonaïves a soulignée : « Finalement, à supposer que TEGOSA aurait eu raison, ce qui n’est pas le cas, il s’agissait d’un renouvellement par tacite reconduction ». Mais ce renouvellement ne pourrait se faire que pour une période de neuf (9) ans, comme le premier accord présenté par les avocats des frère Mews.
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Donc, preuve tangible que Fritz et Gregory Mews sombraient dans l’illégalité et que leur droit d’exploitation arrive à termes, en dépit du fait que le Conseil municipal des Gonaïves ait accepté de débattre le raisonnement de TEGOSA. Au bout du compte, il s’est révélé clair et net que, d’après la mairie des Gonaïves, « le pseudo renouvellement tacite aurait lui aussi expiré depuis 2015».
Seulement 90 000 gourdes en neuf ans versées à l’État
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Selon le sénateur Latortue, chiffres à l’appui, pour une durée de neuf ans, à partir de 1997, les frères Mews ont versé seulement 90 000 gourdes à l’État haïtien pour la location du quai Sedren. Son calcul a démontré que ces deux hommes d’affaires n’ont versé pas plus de USD 100 $ le mois au fisc. Un versement jugé ridicule par l’ex-officier FAd’H, quand il sait que les activités dans ce port rapportent au moins USD 20 000 $ le mois. Une bonne partie de ce montant, s’il est annuellement injecté dans l’économie de la ville des Gonaïves, que de bien cela ferait à la population, a souhaité le sénateur Latortue. C’est exactement le but recherché par l’équipe récemment élue à tête de l‘administration communale des Gonaïves.
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