Haïti: un pays vivant dans le désespoir pluriel ! par Me Elco Saint-Amand

0
1671

« Quelle réflexion ces MAUX vous inspirent » ?

Mercredi 26 octobre 2016 (rezonodwes).- Quand on parle d’ Haïti, il ferait mieux de parler d’endroit-profiteurs en lieu et place d’un espace géographique qui n’existe que de nom. Quel nom dirait-on les plus acerbes d’entre les hommes et femmes qui rêvent « pays »… Il est insupportable de parler de civisme lorsque l’école citoyenne n’y est plus et se conjugue vigoureusement en un temps de conversion pour le diable. Haïti: pays de l’humanité morte.




Il est paradoxal qu’après tant d’années d’indépendance que l’on parle d’Haïti comme aux temps des colons. La nation ne se construit pas, le peuple ne vit pas, le citoyen reste un sujet énigmatique. Tout est fermé à l’évolution du monde. L’homme haïtien est loin d’être humain aux yeux de l’Etat. Cet Etat sous-développé qui n’assume pas mais qui consomme l’hérésie de ceux qui ont la folie de diriger. Pourquoi les essais de croyances manquent à l’esprit de ces parasites de la politique qui veulent devenir chefs?
Le climat
Pourquoi parler de société? Va-t-on re-écrire l’Esprit des Lois de Montesquieu afin de comprendre la responsabilité des trois pouvoirs qui constituent l’Etat? Va-t-on re-définir le Contrat Social de Rousseau afin d’instaurer les balises du dirigisme évolutif ?Notre siècle d’inventions et d’innovations n’est pas profitable à Haïti.




Malgré tous les prodiges de la science et de la technique, l’homme haïtien reste à sa nature d’inquiétude permanente de bâtir son lendemain: « Il a peur ». Il ne rêve plus. Il se voit musardé le long des chemins des grandes civilisations. Il est enfin le produit de l’image de ses représentants qui ne collent plus leurs pieds sur la terre d’ Haïti.
L’angoisse de l’avenir
Quels sont les idéaux de l’homme haïtien pris dans son espace rudimentaire? Le modernisme est raté par lui… Les pensées de nouvelles espérances lui passent en dehors du luxe de la politique du pire. Le chef pille et vol: Amen « mon guide ». La confiance entre lui (homme haïtien) et son chef de confiner dans une sorte d’érotisme éphémère où le mal est devenu le bien dans un aboutissement d’un désespoir que l’on refuse à voir et à changer.
L’homme haïtien reste sous l’emprise sensorielle de la drogue politique. Tout est politique. Rien n’est enfin politique. Quant on regarde l’évolution des idées politiques à travers le monde peut-on donc se demander si dans notre pays, on fait de la politique car tout est absent – même l’idée politique n’y est plus. En effet, nous dépassons nos propres bornes de la politique:
1- on ne peut construire une société avec l’impunité
2- on peut vivre dans une société où la justice est synonyme de clientélisme
3- on ne peut guider l’avenir sans une école de pensées haïtiennes
4- on saurait vivre dans une société où faire de la politique est source d’emploi
5- on ne peut développer un pays avec une bourgeoisie marchande et non créative
6- on ne peut pas évoluer dans une société où les éléments de la classe moyenne sont des opportunistes et des absentéistes
7- on ne peut comprendre la pensée développementiste au niveau humain, si dans un pays le citoyen n’est pas reconnu par l’Etat
8- on ne peut véhiculer aucun patriotisme dans une nation où la volonté de vivre ensemble fait défaut
9- on ne peut pas vivre dans un pays où les valeurs humaines n’existent point
10- on ne peut pas s’améliorer si la vie est ignorée
Le constat est un mécanisme de réflexions!




Sans doute l’évolution humaine dans un pays comme Haiti est un « rêve éveillé » qui ne transforme pas la réalité – car, comme tout’illusion le réel doit être rêvé puis construit. A cet effet, nous sommes donc fort éloignés du développement humain. Une conception archaïque qui ne transforme pas, mais qui désillusionne. Comme a dit Elco Saint Amand: « La tradition est encore présente dans une société qui multiplie les références à l’histoire et favorise du même coup l’effacement des êtres et des choses ».
Notre mal est en effet, cet espace paresseux où le présent délinquant est absorbé par le passé comme le bruit par le silence, le jour par la nuit, la vie par la mort. C’est un espace ignorant qui ne s’estompe pas mais qui se perpétue dans la liberté donnée aux politiciens haïtiens. Nos politiciens.Comment comprendre la gestion faite par le gouvernement des dons donnés par les pays amis? Une tristesse de plus, une irresponsabilité de trop.Contrairement aux idées reçues la modernité ne frappe pas encore à nos portes:
a) un mort de plus par les forces onusiennes
b) des Sénateurs qui tournent en rond
c) une présidence dont la gestion datant du Moyen-Âge d) une bourgeoisie étant absente même aux temps des catastrophes e) une société civile dont les actions sont guidées par des Organisations non Gouvernementales (ONG) f) une Cour de Cassation où les Juges jouent au « qui perd gagne »Dans cet univers de la pénombre et de la déshumanisation de l’homme haïtien, il est révoltant de constater le chuchotement de la demi-clarté de nos Politiques dans la gestion toutefois continuelle de la Cité, notre Cité: Haïti.
Notre humanité
Le culte de la continuité ne doit plus être inscrit dans les itinéraires socio-politiques. Néanmoins, nous devons implémenter un climat évolutif dans lequel le citoyen haïtien deviendra (lui), disons-nous: un humain.
« Ces interrogations qui n’ont pas de réponses » !
Elco Saint Amand, av.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.