Port-au-Prince, le 17 octobre 2016 (rezonodwes).-
En ce 17 octobre 2016, la commémoration de la mort de l’empereur Jean-Jacques Dessalines nous ramène au souvenir d’un des jours les plus sombres de notre histoire, en même temps qu’elle nous impose une halte de réflexion et de méditation sur les péripéties de notre présent et les mésaventures de notre destin de peuple libre et indépendant.
Il y a 210 ans, en effet, le Père fondateur de la Patrie était sacrifié par des mains impies sur l’autel de sa passion pour la liberté et l’égalité, et pour cette indépendance acquise sur les champs de bataille, au prix d’un héroïsme qui n’a pas sa pareille dans toute l’Histoire universelle. La flamme de justice sociale qu’il voulait promener et implanter sur les vestiges des structures et des préjugés de l’époque coloniale s’est éteinte au Pont Rouge, dans l’ignominie d’un parricide que nous n’avons peut-être pas fini d’expier.
Parce que l’Histoire demeure un instrument d’identification et d’union nationale, nous nous recueillons pieusement en ce jour pour honorer la mémoire d’un révolutionnaire sans égal, la mémoire d’un martyr de la cause des masses haïtiennes, éprises de liberté, d’égalité et de prospérité. L’homme portait en lui le rêve grandiose de voir la terre d’Haïti appartenir, sans exclusion, à tous ceux qui avaient risqué leur vie pour la libérer du joug de l’esclavage et du colonialisme. Pour lui, l’abolition du système d’exploitation impliquait inéluctablement la suppression des préjugés de couleurs et des barrières économiques et sociales pouvant faire obstacle à la vie en communauté et à l’épanouissement de toutes les filles et de tous les fils de la jeune Nation.


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