À Tabarre, à Croix-des-Bouquets, à Cité Soleil des protestataires armés mettent en cause l’héritage désastreux des cartels municipaux sortants reconduits par l’Exécutif pour occuper la chaussée. La Police nationale d’Haïti a été observée passive.
Port-au-Prince, lundi 13 juillet 2020 ((rezonodwes.com))–Jusqu’en fin d’après-midi, du lundi 13 juillet, la circulation automobile dans la commune de Tabarre paraissait impossible. Certains quartiers dont Marassa, Coutard, Noailles, sont restés sous l’emprise des hommes lourdement armés revendiquant le renvoi du cartel intérimaire reconduit et dirigé par Nice Simon.
Les artères ouvrant au centre-ville de Port-au-Prince ont été fermées à la circulation, pouvait-on observer. Des barricades ont été entreposées sur la voie publique et des résidents ont été contraints d’emprunter des raccourcis. Le pont de Tabarre, généralement réservé au trafic automobile dense, a été interdit au déplacement de véhicules. Des hommes lourdement armés imposent leur loi dans ce secteur, révèlent des séquences audiovisuelles. Des déflagrations ont été entendues, des barrages formés de grosses pierres y ont été dressés.
Des résidents pris de panique, rapportent avoir été rançonnés par des jeunes armés. Alors que d’autres ont consenti à céder aux menaces des hommes armés en rendant de fortes sommes aux agresseurs. Des agents de la Police nationale d’Haïti rappelés au renfort se sont montrés sans réactions face au développement de la situation, dénoncent des citoyens.
À la Croix-des-Bouquets, des mouvements similaires non revendiqués ont éclaté, ce lundi. Des hommes armés jusqu’aux dents ont barricadé plusieurs axes routiers de la commune. Aucune décision arrêtée en ce qui concerne la gestion de la municipalité de la ville n’est à l’ordre à du jour. Le maire actuel Rony Colin, affirme renoncer à diriger la commune en se transformant en agents intérimaires.
À Cité Soleil, des gangs armés ont défilé dans plusieurs rues de la commune. Des tirs sporadiques ont résonné provoquant la frayeur. Des quartiers comme Boston, Belekou, Wharf Jérémie, La Saline ont été impraticables.
À la nuit tombée, la sécurité dans plusieurs communes de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, reste préoccupante et l’horizon semble loin de s’éclaircir.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com
