En l’an de grâce 2020, la mairie de Milot fait appel aux sapeurs-pompiers de Port-au-Prince pour venir à bout de l’incendie dévastateur de la chapelle royale ? Et pour atteindre Milot, il faut passer par Saint-Marc, Gonaives et Cap-Haitien ou probablement par le Plateau central pour ne pas à affronter les gangs de Kafou Pèy et de Savyen…
Mardi 14 avril 2020 ((rezonodwes.com))–La Chapelle royale de Milot n’est plus debout au pied du Palais Sans-Souci, depuis lundi à l’aube du jour le plus long pour les habitants de cette ville touristique. Si celui-ci résiste encore à l’usure du temps et au fort séisme dévastateur du 7 mai 1842, quant au symbole de la religiosité du royaume du Nord, la main de l’homme serait pour beaucoup dans sa disparition. Une certitude absolue qui ne nous est pas garantie.
Construite au lendemain de la scission d’Haïti en deux Etats, – tout ceci est arrivé après le complot ourdi pour assassiner l’Empereur Dessalines -, le président Alexandre Pétion, pendant ses 11 ans de règne, n’a jamais connu la Chapelle royale où n’officiaient que des prêtres et curés français jusqu’à l’indigénisation du clergé vers 1960.
L’Empereur Jean-Jacques Dessalines qui suggérait à ses généraux – des futurs traites – la construction de nombreux forts pour pouvoir mieux protéger Haïti contre un éventuel retour des français, n’a pas eu non plus le temps d’admirer l’ingéniosité du roi Henri 1er. Sa vie était fauchée trop tôt en laissant derrière une république n’ayant pas su obtenir son indépendance économique, la seule garantie de sauvegarder son indépendance politique.
Le président Jean-Pierre Boyer qui a découvert ce chef-d’œuvre en octobre 1820 quand il était venu recoller les morceaux brisés d’un pays scindé – du 1er janvier 1807 au 18 octobre 1820 -, auquel il n’était pas étrange, soit trois ans après l’Indépendance, a ordonné la reconstruction de la Chapelle royale de Milot, quelque temps après le tremblement de terre de magnitude 8.1, le samedi après-midi du 7 mai 1842.
Tous les efforts du roi Christophe pour léguer à la postérité ce que les HAÏTIENS du XIX ème siècle ont réalisé de plus positif et que nous en sommes totalement incapables aujourd’hui, s’envolent en quelques heures en fumée.
Une autre chapelle royale à Milot sera érigée, a indiqué le Comité interministériel de gestion du Parc national historique Citadelle/ Sans Souci/ Ramier. Déclarations tous azimuts, et qui n’en n’est pas habitué.
Mais tout d’abord, donne-nous une date pour nous faire admirer une nouvelle cathédrale digne du nom à Port-au-Prince car nous en avions perdu deux en l’espace de vingt ans – janvier 1991 et janvier 2010 – et dix années se sont déjà écoulées. Sispann pale met la Madame, Monsieur les ministres d’un gouvernement de facto sans budget, sans planification et auriez-vous déjà oublié que nous sommes à l’ère du covid-19 et qu’une étape cruciale serait au coin des rues.
Palais Sans-Souci et la Chapelle Royale, désormais les deux derniers vestiges du royaume du Nord d’Haïti à Milot. Une reconstruction, s’il y en aura, n’est pas pour demain, quoiqu’ils disent que des équipes ont été dépêchées sur les lieux pour comprendre les faits et le comité attend les résultats des enquêtes.
cba