30 juin 2024
« Trop c’est trop avec Jovenel Moïse, il a franchi le seuil de tolérance du peuple haïtien »! l’édito de Haïti-Observateur
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« Trop c’est trop avec Jovenel Moïse, il a franchi le seuil de tolérance du peuple haïtien »! l’édito de Haïti-Observateur

« La Nation est en danger !!!!-L’arrêté pris en Conseil des ministres et publié le 12 février 2020 dans le journal officiel Le Moniteur donne un boulevard au président Jovenel Moïse et à son gouvernement de facto ».

RFI, titre le 1er juin 2019 : »Haïti: le président au cœur «d’un stratagème de détournement de fonds» et aujourd’hui, sans avoir le sens d’avoir honte et sans explication aucune, c’est cet homme qui veut abréger une loi par un simple Arrêté, signé par un conseil de ministres illégitimes et usurpateurs de fonction. « Trop c’est trop avec Jovenel Moïse, il a franchi le seuil de tolérance du peuple haïtien »! titre l’éditorial de Haïti-Observateur, tiré de son édition du mercredi 19 février au 26 février 2020.

Jovenel Moise et Lapin prennent des décisions qui portent à mettre en question leur équilibre mental

New York, mercredi 19 février 2020 ((rezonodwes.com))– Depuis quelque temps, Jovenel Moïse prend des décisions qui portent à mettre en question son équilibre mental. Mais, l’arrêté qui a été pris en Conseil des ministres, puis publié, le 12 février 2020, dans le journal officiel Le Moniteur, relatif aux marchés publics dépasse les limites de tolérance du peuple haïtien.

En agissant de la sorte, il saute les verrous mises en place par la Constitution pour contrôler les actes et décisions de la présidence, s’octroyant ainsi les pleins pouvoirs de décider de ce qu’il veut, quand il veut et comment il veut. Telles sont les attributions d’un dictateur qui a escamoté la présidence sous de faux prétextes. Maintenant qu’il s’est révélé sous son vrai jour, les forces vives du pays ont pour devoir de se mobiliser effectivement pour mettre fin à son mandat.

On parle quasiment chaque semaine de la nécessité de chasser M. Moïse du Palais national en mettant en évidence toute une liste de méfaits qui lui sont imputés. Il s’est arrogé le droit de bloquer la poursuite de hauts fonctionnaires de l’État, y compris lui-même, accusés de blanchiment d’argent et de détournements de fonds publics, comme, par exemple, le vol du fonds Petro Caribe; d’octroyer des contrats de gré à gré moyennant de juteux pots-de-vin pour son épouse et lui-même; et des prêts scandaleux de la Banque centrale à ses entreprises privées. Ou d’entretenir dans son entourage des parlementaires impliqués dans des trafics illicites. Sans oublier les massacres d’État perpétrés à La Saline, à Carrefour-Feuilles, au Bel-Air, ainsi que dans d’autres bidonvilles de la capitale. Aussi bien la création des conditions favorisant l’insécurité en général, particulièrement le kidnapping contre rançon qui ne fait que gagner du terrain au cours des trois derniers mois.

des dérives dictatoriales sont manifestes

Non content d’avoir commis tous ces crimes, Jovenel Moïse s’enfonce encore davantage dans des actes répréhensibles et des décisions illégales ou contraires aux vœux de la Constitution. Engagé dans cette voie, il n’affiche aucune intention de s’ amender. Bien au contraire, il ne cesse de multiplier les dérives dictatoriales telles que manifestées, ces dernières semaines. On en veut pour preuve, sa décision illégale et unilatérale d’écourter le mandat de neuf sénateurs élus pour quatre ans. Aussi bien celle consistant à déclarer d’utilité publique, en dehors des normes établies dans la Constitution, de la résidence de la famille El Saieh. En crescendo de déviations, s’ajoute l’arrêté publié le 12 février.

Dénoncé avec véhémence, par le sénateur Youri Latortue et d’autres personnalités politiques, ce document fait l’objet d’une condamnation en bonne et due forme par l’avocat André Michel, porte-parole du secteur démocratique et populaire. Avec la permission de M. Michel, nous présentons son intervention à ce sujet comme supplément à notre éditorial de l’édition du 19-26 février 2020 :

l’arrêté du 12 février 2020 représente un véritable scandale d’État.

« La Nation est en danger !!!!- L’arrêté pris en Conseil des ministres et publié le 12 février 2020 dans le journal officiel Le Moniteur donne un boulevard au président Jovenel Moïse et à son gouvernement de facto.

À travers cet arrêté, Jovenel Moïse et son gouvernement se sont octroyés les pleins pouvoirs au grand dam de la Constitution, des lois de la République et des principes régissant la séparation des pouvoirs, la transparence financière, la lutte contre la corruption, la permanence du contrôle de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif, la passation des marchés publics et la gestion saine des affaires de l’État.

avec cet arrêté, Jovenel Moïse peut octroyer des contrats juteux en matière d’électricité à ses amis

« En effet, à l’article 2 dudit arrêté, l’exécutif considère les marchés publics d’électricité, les activités de recherche et de développement entre États, les marchés conçus de gré-à-gré, dans le cadre de la mise en œuvre d’un protocole d’accord ou entente signés entre l’État haïtien et un autre État ou entre l’État haïtien et une institution publique ou privée relevant d’un autre État, ainsi que les marchés intéressant les domaines qui concourent à la stabilité et au développement de la Nation et des valeurs qui la fondent ou au bien-être général de la population, approuvés en Conseil des ministres, comme des domaines relevant la sécurité nationale.

Intellectuellement parlant, on peut dire qu’avec des considérations aussi banales et aussi vagues, l’article 2 de l’arrêté en question considère toutes les questions de la vie nationale comme des questions de défense ou de sécurité nationale. C’est une véritable aberration. Mais le plus important, c’est qu’avec cet arrêté, Jovenel Moïse peut octroyer des contrats juteux en matière d’électricité à ses amis. C’est maintenant que l’on commence à comprendre pourquoi il fallait anéantir la SOGENER.

Jovenel Moïse bezwen vann richès peyi Dayiti genyen
anba tè yo

« Avec cet arrêté, Jovenel Moïse peut passer facilement des contrats avec des compagnies étrangères pour l’exploitation de nos mines et de notre sous-sol. (Jovenel Moïse be -zwen vann richès peyi Dayiti genyenanba tè yo).

Avec cet arrêté, Jovenel Moïse peut distribuer des contrats de grande importance financière à ses amis dans tous les domaines de la vie nationale, pourvu que le Conseil des ministres considère qu’il s’agit d’une question relevant de la sécurité nationale. De plus, il faut faire remarquer que l’article 6 de l’arrêté du 12 février 2020 fait disparaître totalement le champ d’intervention et la marge de manœuvre de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif.

« Selon le sixième alinéa de l’article 6, il suffit pour la personne morale responsable du Marché de recueillir l’avis de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif sur tous projets de contrat. La Cour des comptes intervient seulement sur le projet de contrat mais pas sur le contrat en lui-même.

un prétexte pour dilapider ce qui reste de nos maigres ressources

Selon l’esprit de cet article, le contrat en lui-même n’a pas besoin d’être validé par la Cour. La Cour n’intervient pas au cours de l’exécution du contrat. Elle n’intervient pas non plus après l’exécution du contrat. Bref, l’arrêté du 12 février 2020 représente un véritable scandale d’État.

Cet arrêté est un prétexte pour dilapider ce qui reste de nos maigres ressources. J’appelle les citoyens à assumer leurs responsabilités. Le citoyen Johnson Colin, assisté de son avocat, maître André Michel, va s’opposer formellement à l’exécution de l’arrêté du 12 février 2020, avant de l’attaquer par-devant la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif.

André Michel, avocat,
dimanche 16 février 2020 ».

pita ka pi tris !

Même avant la dernière mobilisation anti-Jovenel, qui a duré plusieurs semaines, la majorité des citoyens avait déjà toutes les raisons d’exiger sa démission « immédiate et sans conditions». Ajoutées à celles-là ses décisions contre les sénateurs et à l’encontre des enfants du célèbre maestro Issa El Saïeh, et suite à l’arrêté du 12 février, c’est le moment pour le peuple haïtien de franchir le Rubicon.

ÉDITORIAL de Haïti-Observateur : « Trop c’est trop avec Jovenel Moïse, il a franchi le seuil de tolérance du peuple haïtien ! »

Edition du 19 au 26 février 2020

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