De la spiritualité en guise de vœux

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par Camille Loty Malebranche

Mardi 24 décembre 2019 ((rezonodwes.com))– Je déteste la routine qui veut que pendant la saison dite des fêtes, des gens froids, indifférents souhaitent le « meilleur » à d’autres qu’ils ignorent à l’année longue. J’ai donc longtemps hésité à présenter ces propos votifs à mes amis de partout. À ceux qui me lisent et qui croient encore en Dieu, l’Infini Suprême et au Sens dont il est le seul dispensateur, étant le Véritable, je souhaite ce qui est l’objet de ma prière pour moi-même, qui consiste à donner en toute chose, totale primauté à l’esprit en se rappelant que l’homme est esprit sorti de Dieu pour réintégrer par évolution ontologique, la déité.

Alors que la liturgie romaine officielle consacre cette période dite de Noël à l’Incarnation du Verbe, nous devons nous rappeler le mystère du Verbe qui s’incarne en l’homme Jésus mais aussi et surtout celui du dualisme Créateur-Création qui donne sens à la foi chrétienne. Car le Verbe incarné est le messager de ce mystère de Dieu qui, tout en étant le Tout absolu, la Totalité ubiquitaire, la Plénitude sans limites, l’Etre à qui, en principe, rien ne s’ajoute parce qu’on ne peut rien ajouter à l’Infini, s’est retiré, s’est vidé (ce que les théologiens appellent kénose) pour laisser apparaître ce qui n’est pas Lui sans pourtant cesser d’être Plénitude et Infini. Si Jésus, le porteur humain du Verbe incarné, le théophore parfait créé pour recevoir le Verbe descendu parmi nous, n’est pas né au mois de décembre, comme on nous le laisse croire, mais au mois de Nissan, au début du printemps, c’est pour rappeler aux hommes qu’il est le nouveau printemps de l’humanité renouvelée en Lui et par Lui, c’est pour nous insuffler un nouveau départ par la foi, la méditation de ce mystère de Dieu et de la Création que contestent complaisamment toutes sortes d’hypothèses farfelues dites scientifiques sans aucune démonstration de leur prétention.

A l’heure du retour en force de l’athéologie qui supplante les théologies aphairétiques, l’athéisme classique, l’agnosticisme; à l’heure de la numismolâtrie et ses idoles nouvelles fomentées par l’ordre économique des ploutocrates; à l’heure du scientisme devenu religion séculière que j’appellerai « épistémolatrie » avec ses abus sur les consciences faibles, le mystère du Verbe et de son Incarnation nous rappelle, Verbe Divin Éternel qu’Il est,  ce que Rudolf Otto, dans son livre « Le Sacré », appelle le numineux c’est-à-dire « le sentiment de l’état de créature », cette conscience donc de notre condition de donataire-réceptacle de l’être qui, par delà l’apparente inéluctabilité de la finitude, sait que le but de la présence humaine dans l’existence, est de rencontrer le Créateur pour vivre l’Amour Divin, la seule cause sensée de notre Création, et ainsi, accomplir notre vocation d’Infini, notre destin d’esprit-image-de-Dieu, assumé et réalisé.

Hélas! En notre temps où l’humanité se reconnaît plus comme animale en rejetant le prédicat humain qui – justement apposé au substantif animal dans le vocable d’animal humain – était gage d’évolution vers la rédemption, la transcendance et la spiritualité, je vous souhaite de retrouver les réflexes naturels de l’élan au divin en dépassant chaque jour les appels sombres de la déchéance infrabestiale qui guette la civilisation autrement et nouvellement mangeuse d’hommes d’aujourd’hui!

Que Dieu et son Image en nous, le Fonds Spirituel qui nous parle d’infini et de Splendeur cachée malgré les pires laideurs de l’actualité du monde contemporain, nous libère par notre attention nouvelle, des idoles et des systèmes dénaturants en cours dans le monde! Puisse l’Homme, ce projet de fils pour Dieu à travers le Christ, crier plus haut en nous au point de réduire au silence les bruits mortels des bas-fonds de ce monde! Surtout n’oublions pas de focaliser notre attention sur le Verbe incarné, car l’homme, dans sa part de liberté, choisit son maître, dominé qu’il est par ce sur qui ou sur quoi il fixe son attention.

Dans un monde de toutes les déchéances et de toutes les putréfactions, monde où décrire la factualité systémique, c’est ipso facto la décrier, le choix ferme de l’homme pour le don de soi à Dieu, est plus que fondamental, car seule la volonté ferme est capable de le maintenir dans les acquis rédempteurs de la foi. 

L’homme est une incarnation dont chaque instant doit être celui du renouvellement de sa nativité spirituelle par delà la chair et le sang grâce à l’action de la foi, lui dont la mission suprême est de manifester en son imperfection, le visage du seul vrai Dieu qui, Lui et Lui seul, est Parfait.

Prenons conscience du Christ Rédempteur qui affranchit de la mort et des pulsions létales intérieures et extérieures de toutes sortes, pour enfin être libres sur les dépouilles du vieil homme, au-delà du charnel psychologique, au-delà des incomplétudes pesantes de la matérialité!

Puisse votre méditation vous garder loin et au-dessus d’un monde misérablement matérialiste et agressivement marchand pour qui tout est occasion d’exhibition grotesquement grossière, de course au numéraire sur fond de pollution publicitaire!

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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