Port-au-Prince, le 29 mai 2015 – (AHP)- Le gouvernement haïtien a commencé à construire à la frontière avec la République dominicaine des abris pour des milliers d’Haïtiens in documentés et de Dominicains d’origine haïtienne dénationalisés, susceptibles d’être rapatriés, au terme d’un plan dit de régularisation pour les étrangers PIDIH mis en place par Santo-Domingo, devant expirer à la mi-juin 2015.
Le Ministère de la Défense d’Haïti a publié cette semaine deux photographies montrant un panneau souhaitant « Bienvenue au Centre des rapatriés », au poste frontalier de Malpasse attenant à Jimani.
Le ministère haïtien de la Communication avait annoncé la semaine dernière l’installation de deux points de réception, Malpasse et Ouanaminthe.
Les autorités dominicaines exécutent un plan national dit de régularisation des étrangers en conformité avec la décision jugée illégale de la Cour constitutionnelle dominicaine qui juge qu’une personne d’origine haïtienne n’a pas le droit à la nationalité dominicaine, car née de parents à statut d' »étrangers en transit ».
Les autorités haïtiennes ont organisé à la mi-mai sa première réunion multipartite à l’initiative du Ministère des Haïtiens vivant à l’étranger, pour mettre en place un plan d’urgence devant permettre « l’accueil des déportés dans des conditions humaines ».
Le chancelier haïtien, Lener Renauld, a rencontré mercredi à Santo-Domingo son homologue dominicain Andres Navarro pour discuter, entre autres choses, de la marche du plan dit de régularisation.
Toutefois, on ne sait pas s’il a été décidé d’une prorogation du programme, tel que demandé par de nombreux secteurs haïtiens et dominicains.En Haïti, de nombreux secteurs estiment que les fonds dépensés par les autorités haïtiennes pour construire des centres d’accueil pour rapatiés, auraient pu et dû être invstis dans la fourniture de documents aux Haïtiens jugés en situation irrégulière en République dominicaine.De nombreuses organisations de droits humains dont le Mouvement des femmes dominico-haïtiennes (MUDHA) ont dénoncé ces dernieres semaines, le trop peu de soutien des autorités haïtiennes à leurs ressortissants en république dominicaine. Ce qui expique, selon elles, que beaucoup d’entre eux ne pourront s’inscrire au programme de régularisation.Le gouvernement haïtien est jugé fautif du pourrissement de la situation. En effet, après la sortie de l’arrêt du tribunal constitutionnel dominicain du 23 Septembre 2013, dénationalisant des centaines de Dominicains d’ascendance haïtienne, c’est pratiquement toute la communauté internationale, notamment l’OEA et la CARICOM qui avait pris fait et cause en faveur d’Haïti. Et le gouvernement dominicain dans ses petits souliers, avait été mis au banc des accusés.
Mais pour des raisons que l’on ignore, les autorités haïtiennes, particulièrement le premier minstre Laurent Lamothe, avaient été accusées d’avoir ramenéle dossier sur le plan bilatéral, au profit de la République dominicaine. Et cela a donné les résultats que l’on a aujourd’hui.
Agence Haitienne de presse