Un brin de conscience messieurs les dirigeants

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                         Un texte du jeune poète haïtien, Anchel Louima

Mercredi 14 août 2019 ((rezonodwes.com))– Sur les tréteaux des marchés presque vides, il y a des lots de peines qui se vendent à vil prix. Il y a des lots de sourires enchaînés qui remplacent nos beaux légumes verts et les squelettes des rêves sacrifiés en plein midi. 

Chers dirigeants, êtes – vous certains d’avoir le contrôle du pays? Si oui, depuis quand ? Savez-vous combien de jeunes valeureux et de citoyens conséquents sont lâchement assassinés ? Avez-vous le nombre d’Haïtiens qui ont fui leur terre natale durant ces trois dernières années ? Connaissez-vous les besoins des enfants orphelins et paupérisés qui n’ont rien à se mettre sous la dent ?  

Entendez-vous les sanglots des mamans frustrées et les cris perpétuels des âmes endolories? Entendez-vous les tirs sporadiques qui réveillent morosement Port-au-Prince ? Entendez-vous le bourdonnement de l’avion transportant la sécurité comme exilée? Aujourd’hui, l’atmosphère est entièrement à la tristesse sous les regards d’un pays contraint de prendre la direction menant vers le néant.

Combien de minutes nous reste -t-il pour atterrir sur la fournaise de l’enfer ? Combien de temps nous reste -t-il pour nous absenter sur les ailes du vent qui ronronne?  

Que faites-vous au juste pour freiner cette insécurité galopante ? Que faites-vous pour les enfants et les parents victimes quotidiennement des chocs psychologiques? Que faites-vous aussi dans les quartiers défavorisés qui sont devenus aujourd’hui des zones dites de non-droit ?

Un brin de conscience, car le pays n’est pas loin d’être inondé par un océan de larmes. Un brin de conscience quand nous ne pouvons pas nous promener librement dans certaines rues désertes de la capitale haïtienne. Un brin de conscience quand le pays est sur le point d’être avalé par une mer gourmande. Un brin de conscience quand on arme des adolescents pour mettre en péril leur avenir et celui du pays dans lequel nous vivons. Un brin de conscience pour s’apitoyer et éviter d’être complices ou auteurs.

Messieurs les dirigeants, un brin de conscience  surtout lorsque ça va mal, un brin de conscience pour rehausser, dans l’union fait la force, la beauté de l’ex-perle des Antilles. Enfin, un brin de conscience pour sauver dans la paix, la sécurité et une inclusion sociale notre chère Haïti.

1 COMMENT

  1. Un mot qui touche et qui attriste. Le brin de conscience qui est requis des dirigeants d’Haïti devrait aussi être demandé aux citoyens du Monde. J’ai beaucoup apprécié votre texte M. Anchel Louima.

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