Aujourd’hui on est loin d’attirer les investissements.
Aucun investissement n’est envisageable quand l’instabilité politique s’installe avec arrogance et ténacité. On regarde ailleurs pour investir, lorsque le système judiciaire n’offre aucune garantie ni prévisibilité, même lorsqu’on est dans son bon droit. On refuse d’investir partout où l’État de droit est faible ou inexistant, où la propriété privée est foulée aux pieds et où les règles de compétitivité ne sont pas les mêmes pour tous les acteurs.
Une gouvernance qui boude ces pré-requis à la croissance économique bâtit une société qui arrête de penser au lendemain, trop préoccupée par sa survie immédiate. Cela nourrit et entretient la pauvreté sous toutes ses formes et avec tous ses dangers. De même que l’homme affamé ne peut élever son âme pour protéger et améliorer son environnement, il est difficile à une société trop appauvrie d’améliorer son devenir, de réclamer une meilleure gouvernance, des infrastructures modernes, une éducation tournée vers l’avenir, un système de santé respectant la dignité humaine, ou simplement le droit à des loisirs sains. D’où le cercle vicieux!
Une fois la pauvreté installée, les défis sont énormes. Mais il est urgent et obligatoire de les relever. Bien que tiraillé par les urgences politiques, on ne peut plus continuer à faire la sourde oreille, ou du »Business as usual ». Cela équivaut à scier un petit peu, mais chaque jour, la branche sur laquelle on s’est posé sans entrevoir qu’elle cédera un jour.
Une nouvelle gouvernance économique s’impose avec des politiques publiques adaptées pour attirer des investissements dans des secteurs connus où Haïti a un avantage comparatif réel. Les politiques fiscales et monétaires discutées plus haut seront en harmonie et suivront.

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