Les féministes ont eu à choisir entre trois militantes aguerries, celle qui sera leur représentante au sein du Conseil Électoral Provisoire dont la mission est de boucler le processus électoral, initié en 2015 et interrompu à la suite de nombreuses contestations de la part des candidats de l`opposition à Martelly.
Marie Rebecca « Barbara » Guillaume
Licenciée en Gouvernance et Collectivités Territoriale/ Maitre en Formation à Distance/ Spécialiste en Communication, Gestion Organisationnelle et Technique de Genre.
Fille de pasteur protestant, Barbara Guillaume a entamé sa carrière de chanteuse de Gospel à l’église. A travers ses chansons, cette haïtienne fait passer des messages forts en faveur des femmes de son pays. A l’occasion de la Journée mondiale de la femme et de celle de la femme haïtienne, célébrée en Haïti tous les 3 avril, elle chante une version créole de « One Woman », la chanson-thème de ONU-Femmes. Hormis la musique, sa passion, cette militante pour les droits de la femme a mis sur pied la clinique « nap vanse » (‘avançons’, en créole haïtien) qui offre des soins gratuits à quelques 200 patients par jour dans le quartier populaire de Wharf Jérémie, à Cité Soleil.
Membre de l`organisation féminine “Tribin Fanm Politik”, Barbara Guillaume est candidate pour le poste de représentante du secteur féminin au sein du Conseil Électoral Provisoire.
Ketly Julien
Une capoise née à Port-au-Prince le 25 février 1964, d’un père Aculois et d’une mère jacmélienne. Seule fille et cadette d’une famille de trois enfants, elle est restée à la capitale jusqu’à l’âge de 4 ans. Entre le Cap et Montréal, en passant par les Etats-Unis, elle a fait des études en droit, comptabilité, sciences infirmières. À l’université de Sherbrooke au Québec, elle a étudié les sciences politiques et détient une maitrise en Droit international du Stetson University College of Law de Florida. Portée vers le social, la jeune Kettly s’est formée dans des domaines divers notamment dans la résolution pacifique de conflits, la planification et le développement local, les droits des femmes. La politique l’aura eue pour un temps.
Elle a rejoint l`IMED (Institut d`Education Mobile), fondé par Victor Benoit et Michel Soukar en 1995 et coordonne pour le réseau HSI/IMED l’assistance aux victimes de violence en Haïti depuis décembre 2003. Elle a été active dans la surveillance des droits humains ces derniers temps, du fait de l’accroissement des cas de violation des droits humains en Haïti depuis les évènements du 5 décembre 2003.
Marie Frantz Joachim
Militante féministe haïtienne, Marie Frantz Joachim a dirigé pendant une dizaine d’années la Solidarité Fanm Ayisyen (SOFA), une organisation qui se réclame du courant féministe populaire, ne dissociant pas les problèmes de sexe et de classes. Elle a participé à la Marche mondiale des femmes où elle était la porte-parole des femmes de la Caraïbe devant le représentant du Fonds monétaire international pour dénoncer les conséquences de l’application des mesures du programme d’ajustement structurel sur les femmes. A la deuxième édition du Forum social mondial de Porto Alegre, elle faisait partie des membres du jury au Tribunal international contre la dette externe. Aujourd’hui, elle vit à Paris où elle poursuit ses études en linguistique. Parallèlement, elle continue ses actions féministes en intervenant auprès des femmes victimes de violences conjugales dans les Hauts-de-Seine.
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