26 octobre 2025
Dr Ménard. HAÏTI : LE MIRACLE EST POSSIBLE
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Dr Ménard. HAÏTI : LE MIRACLE EST POSSIBLE

HAÏTI : LE MIRACLE EST POSSIBLE
Par Emmanuel Ménard

La diplomatie haïtienne n’est devenue qu’une vieille peau de chagrin

Il est un fait indéniable que l’administration Biden avait voulu une monocéphalité à la tête du Pouvoir Exécutif après l’assassinat de Jovenel Moïse. Elle a soutenu le PM Ariel Henry jusqu’à son exil forcé. La crise serait déjà résolue si toutes les solutions proposées à l’époque par des acteurs nationaux ne s’étaient pas heurtées à un « mur diplomatique. » Je me souviens parfaitement du refrain indigeste d’un Blinken et d’un Nichols qui répétaient tout de go que ce « consensus n’est pas suffisant. » D’autres affirmaient « qu’il n’y aurait pas de transition dans la transition. » Dans toutes les assises politiques jusqu’à l’absurde création du CPT, j’ai toujours combattu ces mauvaises formules de gestion de la transition; et je resterai aux côtés de la population, fidèle à mes engagements politiques et mes convictions patriotiques.

Jamais dans l’histoire contemporaine, une crise politique n’a mobilisé en même temps, l’ONU, l’OEA et la CARICOM et cela, pour un décevant résultat. Je répétais à tue-tête que la crise haïtienne va menacer la stabilité et la sécurité de la sous-région des Caraïbes et des Amériques à cause d’un très possible engagement sur le territoire d’Haïti de grands cartels internationaux du trafic illicite et de l’existence de groupes internationaux extrémistes ou terroristes liés à des agents locaux (du gouvernement ou du secteur privé) voulant s’attaquer aux intérêts américains et occidentaux. Je n’ai pas été entendu. C’est l’administration Trump qui a enfin reconnu ce danger. Et la politique américaine envers Haïti et dans la religion a drastiquement changé. Est-ce dans notre intérêt ? Chaque pays défend ses propres intérêts. Mais, la diplomatie est là pour harmoniser les contraires, concilier les intérêts divergents. Malheureusement, la diplomatie haïtienne n’est devenue qu’une vieille peau de chagrin. Actuellement, presque tous les pays du monde cherchent un « New deal » avec les USA. L’Union européenne, la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite, l’Inde, le Royaume Uni, le Brésil, le Canada, la République Dominicaine et autres, ont négocié ou négocient des nouveaux tarifs douaniers, des parts de marché, des échanges bilatéraux, des contrats juteux d’investissements, d’exploitation et de production. Et Haïti ? Rien. Pourtant nous avons des intérêts communs avec les USA qu’il faut sauvegarder et développer, de nouvelles pistes de coopération économique à explorer dans le respect et la dignité des deux peuples.

Chez nous, le Conseil Présidentiel et le Gouvernement ne font que solliciter l’ingérence étrangère; ils attendent les ordres, gaspillent nos ressources dans des missions stériles, des voyages de rencontres et de vacances déguisées, dans le paiement des firmes de lobbyistes et de mercenaires. C’est la volonté d’être esclaves, selon l’expression du Président Manigat.

Il serait simplet de croire que l’étranger viendrait résoudre nos problèmes. Cependant, je constate une nouvelle dynamique internationale dans le dossier haitien : le projet du Plan de l’OEA avec ses faiblesses et ses interrogations, la résolution 2793 du Conseil de Sécurité malgré l’application du chapitre VII, l’engagement mitigé de certains contributeurs financiers. Du côté américain, il faut noter l’annonce de la livraison de nouveaux matériels militaires, des blindés adaptés à notre environnement, de la fourniture de moyens aériens, le renforcement de la PNH et des Forces Armées d’Haïti. De plus, le déploiement d’importantes forces maritimes et le porte-avions Gérald Ford dans les Caraïbes devraient permettre un ralentissement dans l’approvisionnement en armes et munitions des groupes armés évoluant en Haïti.

Il est dommage que le pays n’ait aucun plan ni un leadership éclairé et respecté.

La médiocrité et l’improvisation qui se sont imposées au plus haut sommet de l’État, empêchent au pays de bénéficier de certaines opportunités nées des conjonctures géopolitiques et des situations forçant une politique étrangère réaliste et intelligente.

Je veux être clair sur ce point : quelle que soit la puissance d’une force étrangère déployée sur le terrain, rétablir l’ordre et la sécurité dépendra indubitablement de l’établissement d’une nouvelle gouvernance politique compétente et non corrompue. Ce sera la responsabilité effective des forces nationales de sécurité et de renseignement dans un travail spécifique, méticuleux et continu. L’heure de l’improvisation est révolue.

Tout compte fait, une opportunité s’offre à nous pour défaire la radicalité instaurée par le CPT dans la gestion clanique du pouvoir. Je crois sincèrement que le « miracle haïtien est possible » pour reprendre l’heureuse expression du professeur Grégroire Eugène.

Il faudra puiser dans notre réservoir patriotique les ressources pour faire face aux défis du moment. Tout passera par le départ du CPT. Alors, agissons dans l’intérêt national.

Ensemble, Maintenant

25 octobre 2025
Dr. Emmanuel Ménard
Président de la Force Louverturienne Réformiste

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