Le premier ministre français Sébastien Lecornu a survécu jeudi à deux motions de censure qui menaçaient de faire tomber son tout jeune gouvernement. Ce double répit lui offre un sursis politique, mais les défis à venir s’annoncent redoutables.
La première motion, déposée par La France insoumise, a été rejetée par 18 voix, tandis que celle du Rassemblement national n’a recueilli que 144 votes, bien loin des 289 nécessaires pour renverser l’exécutif. En évitant cette défaite, M. Lecornu permet au président Emmanuel Macron d’écarter, pour l’instant, le spectre d’une dissolution de l’Assemblée nationale.
Pour rallier les socialistes et les républicains, le premier ministre a laissé entendre qu’il pourrait suspendre la très contestée réforme des retraites. Cette ouverture a suffi à diviser l’opposition et à sauver son poste, du moins provisoirement.
Mais la partie la plus difficile commence : faire adopter le budget 2026 dans un Parlement fracturé. M. Lecornu promet de ne pas recourir à l’article 49.3, qui permettrait de passer en force, préférant la voie du compromis. Une promesse qui risque de se heurter à la dure réalité des négociations sur les impôts, la dette et la dépense publique.