Drones kamikazes : onze victimes collatérales recensées, des chefs de gangs se pavanent à Port-au-Prince –
L’usage sélectif des drones kamikazes par la Task-force relance le débat sur la volonté réelle des autorités de démanteler les gangs. Selon Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), au moins onze victimes collatérales ont été recensées samedi dernier lors d’une opération menée au centre-ville de Port-au-Prince.
Des images montrant des corps gisant face contre terre, évacués dans une camionnette, ont circulé sur les réseaux sociaux. Cette opération appuyée par des drones kamikazes a fait réagir le RNDDH qui dénonce une stratégie partielle et discriminatoire.
Intervenant ce lundi sur Radio Kiskeya, Pierre Espérance a critiqué l’usage ciblé de ces drones alors que des chefs de gang circulent librement. Il rappelle que, moins d’une semaine plus tôt, Jimmy « Barbecue » Chérizier et Krisla se trouvaient à Canaan, dans le fief de Jeff Larose, alias « Jeff Gwo-Lwa », sans être inquiétés.
Sur diverses plateformes en ligne, les internautes ont relevé le cortège d’une dizaine de véhicules escortant Krisla vers Canaan, sans intervention des forces de l’ordre. Pour Espérance, ces démonstrations publiques illustrent la passivité des autorités policières, qui prétendent pourtant combattre un banditisme paralysant la capitale.