– Insécurité et désinformation : la police entre répression et mise en garde contre TikTok
La Police nationale kényane (NPS) a lancé une vaste opération de répression contre les gangs qui sèment la terreur dans le centre-ville de Nairobi, au moment où les habitants et commerçants multiplient les plaintes face à l’insécurité. Vendredi 5 septembre 2025, le commandant de la police du comté, George Seda, a confirmé l’arrestation de 214 suspects impliqués dans des actes de vol, de braquage et d’agression. Selon lui, les interventions, renforcées par un déploiement massif d’agents, s’intensifient de jour comme de nuit dans les zones jugées sensibles.
« Depuis notre dernier point de presse, nous avons multiplié les descentes dans les rues de Nairobi. À ce jour, nous avons procédé à 214 arrestations majeures », a déclaré Seda, ajoutant que les personnes interpellées sont en cours de traitement judiciaire en vue de leur présentation devant les tribunaux.
Tout en se voulant rassurant, le chef de la police a réfuté l’existence de gangs organisés armés de couteaux dans le Central Business District, affirmant que ces rumeurs sont alimentées par des vidéos publiées sur TikTok. « La police reste accessible à tout signalement. Mais lorsque vous utilisez TikTok pour chercher du sensationnalisme, cela devient une nullité dans le domaine de la sécurité publique », a-t-il insisté, appelant les créateurs de contenus à ne pas induire la population en erreur.
Malgré ces démentis, de nombreux témoignages rapportent une recrudescence des attaques nocturnes, notamment sur Moi Avenue, Kenyatta Avenue, Kimathi Street et aux abords des Archives nationales. Les victimes décrivent des groupes de jeunes armés d’objets tranchants, de bouteilles brisées ou de seringues, usant parfois même de déchets humains pour intimider leurs cibles. Plusieurs gangs utiliseraient des déguisements de vidéastes pour approcher les passants avant de les dépouiller.
Les autorités locales, à travers le Chief Officer for Environment Geoffrey Mosiria, affirment coopérer avec la NPS pour restaurer l’ordre et invitent les habitants à signaler toute activité suspecte. De son côté, le commandant du poste central, Philemon Otieno, a confirmé un renforcement du dispositif sécuritaire et a exhorté les victimes à déposer plainte afin d’accélérer les enquêtes.