Les tensions s’exacerbent entre Washington et Caracas. Les États-Unis ont annoncé le déploiement de navires de guerre et de 4 500 soldats au large du Venezuela, accusant Nicolás Maduro de diriger un « cartel narcoterroriste ». L’administration Trump justifie cette opération par la lutte contre le trafic de drogue, même si plusieurs analystes jugent la manœuvre surtout politique et symbolique.
Les exportations de cocaïne et de fentanyl vers les États-Unis sont au cœur du discours américain, mais les experts rappellent que les structures de production sont mobiles et difficiles à cibler. Pour Philip Johnson, ce déploiement militaire est un « mauvais outil » face à un problème enraciné dans les réseaux criminels.
À Caracas, Maduro dénonce une « opération de propagande » et mobilise miliciens et armée pour défendre la souveraineté nationale. S’il reste fragilisé par une élection contestée en 2024, il conserve l’appui crucial des forces armées, liées à des privilèges économiques et à l’impunité.
Au-delà de la lutte antidrogue, des enjeux stratégiques se profilent : intérêts pétroliers, gestion des flux migratoires et rapport de force politique. En cherchant à affaiblir Maduro, Washington pourrait paradoxalement renforcer sa cohésion interne, transformant la pression militaire en levier de survie pour le régime chaviste.