7 décembre 2025
Des organisations d’écologistes, dont Ecovert-Haïti, dénoncent la mauvaise gouvernance et  le gaspillage des fonds des bailleurs internationaux 
Actualités Société

Des organisations d’écologistes, dont Ecovert-Haïti, dénoncent la mauvaise gouvernance et  le gaspillage des fonds des bailleurs internationaux 

À l’initiative de plusieurs acteurs du département du Sud, des techniciens de plusieurs organisations dont Ecovert-Haïti ont conduit une mission d’observation dans la  péninsule du Sud et le grand Nord. L’objectif était d’évaluer la situation environnementale  générale, en particulier le comportement des propriétaires d’usines de vétiver aux Cayes et les  impacts visibles sur les écosystèmes locaux, et aussi observer l’état d’avancement des projets à caractère environnemental dans les régions susmentionnées. 

Dans le Sud 

Dans un premier temps, dans le cadre de cette mission, les enquêteurs se sont rendus notamment  à Manceau, Saint-Hilaire et Cavaillon, où ils ont pu constater un désastre écologique d’une  ampleur préoccupante. La situation observée sur le terrain est jugée extrêmement alarmante. 

Par la suite, la mission s’est rendue dans plusieurs zones notamment Camp-Perrin, Maniche, Coteaux pour observer des activités de certains projets.  

En ce qui concerne les projets, dans le cadre de l’évaluation du Projet Biodiversité Sud (2022– 2028), dont le lancement officiel s’était tenu à l’hôtel Montana à Pétion-Ville, quelques rares  activités initiées par l’organisation ORE et AyitiKa ont pu être vérifiées, notamment la culture de  maïs et d’ananas par certains bénéficiaires. Le système agroforestier tarde à être constitué après  plus de 2 ans du lancement du projet. Dans l’ensemble, faisant référence aux projections du  projet, les résultats espérés au terme du projet sont hypothétiques. 

De plus, interrogés sur le rôle des partenaires d’exécution comme AyitiKa, qui tarde avec ses  activités, le Jardin botanique des Cayes, qui ne fait rien jusqu’à présent dans l’exécution du projet,  les acteurs locaux n’ont pu fournir aucun élément tangible. À l’Étang Lachaux, le centre de  germoplasme est à l’abandon, et aucune activité structurée n’y est menée. Ainsi, ce silence  opérationnel alimente la perception d’une opacité totale dans la gestion du centre de  germoplasme. 

Par ailleurs, une source du Ministère de l’Environnement (MDE) nous informe qu’il n’y a pas de  grandes activités dans le projet sinon quelques consultations qui sont achevées, malgré le temps 

qui presse. Le Jardin botanique des Cayes, qui aurait reçu un décaissement sans début effectif de  son micro projet. Pendant ce temps, d’autres opérateurs comme ORE, AyitiKa semblent les seules  à avoir véritablement engagé des bénéficiaires dans des activités de terrain, selon notre constat sur  le terrain le samedi 02 août 2025 en dépit Des manquements découverts. 

En résumé, le projet Biodiversité Sud peine à démontrer son efficacité. Par ailleurs, nous avons  reçu des doléances des riverains de la commune de Maniche concernant le projet PARSA. Ils  estiment que l’équipe qui dirige ce projet et des cadres du ministère de l’Agriculture torpillent de  l’argent de la Banque mondiale au nom des bénéficiaires. Une enquête est en cours par une autre  équipe sur ce projet. 

Dans le Nord : un projet d’envergure mais en stade réunion après plus d’un an 

Parallèlement, une autre équipe d’évaluation a été déployée dans le Grand Nord pour examiner  l’état d’avancement du Projet Résilience de Trois-Rivières. Selon les données recueillies, des  réunions continuent d’être organisées et des équipes circulent sur le terrain. Toutefois, aucune  activité concrète n’a encore été réalisée, et les bénéficiaires rencontrés se plaignent que le projet  est toujours au stade des promesses, après son lancement officiel, il y a plus d’un an. 

Dans le Sud-Est : le projet RESEPSE en suspens 

En complément, le Projet RESEPSE, mis en œuvre par Helvetas dans le Sud-Est, n’arrive toujours  pas démarrer toutes ses activités de terrain. L’équipe a souligné un manque d’actions visibles ou  d’interventions auprès des populations locales. 

Dans l’ensemble, tous ces constats révèlent un manque de transparence et de rigueur dans la  gouvernance des projets environnementaux. Des cas préoccupants de conflits d’intérêts ont été  signalés : certains cadres du ministère de l’environnement seraient à la fois superviseurs et  exécutants, via des firmes partenaires. De ce fait, une telle confusion des rôles compromet  sérieusement le suivi impartial des projets et mine la crédibilité des autorités publiques. 

Des démarches au plus haut niveau seront entreprises pour signaler les bailleurs de ces dérives dans ces projets. 

CBIT-Haïti : le “projet hôtel-climatique” 

Enfin, la prochaine évaluation de terrain concernera le projet CBIT-Haïti, surnommé par les  acteurs locaux « projet hôtel-climatique ». En effet, 70 % du budget de ce programme climatique  serait absorbé par des ateliers organisés à Port-au-Prince, sans effet concret sur les communautés  rurales les plus touchées par les impacts du changement climatique, notamment dans les  départements du Nord-Ouest, du Nord-Est et des Nippes, qui font face à la sécheresse, à l’érosion  et à la perte des récoltes. Haïti semble être le seul pays de la caraïbe ou le changement climatique  fait des « bienheureux climatiques ». 

Situation au MDE 

Entre temps au Ministère de l’environnement, c’est de la gabegie administrative, des voix en  interne se lèvent pour dénoncer les abus de pouvoir au sein du Ministère. La lettre ouverte des 

directeurs départementaux du MDE au Directeur Général de cette même institution en date du 07  Aout 2025 indique que le MDE est en crise et qu’il se trouve devant une impasse. L’actuel Ministre  de l’Environnement Fidel à sa commère de plus de 10 ans Régine Abraham qui lui a fait devenir  Ministre préfère de fermer les yeux sur le débandage du MDE en vue de garder son amitié, dans  une institution ou l’intérêts de caste prive sur l’intérêt collectif, il n’en saurait être autrement.  

Appel à une réforme urgente de la gouvernance environnementale 

Face à ces constats, au vu de l’ampleur des dysfonctionnements relevés, Ecovert-Haïti appelle,  une fois de plus, à une réforme profonde de la gouvernance environnementale en Haïti. Cette  réforme doit être la condition sine qua non pour : 

• Mettre fin à l’insécurité écologique, 

• Répondre efficacement aux effets du changement climatique, 

• Promouvoir un modèle de développement participatif et durable, 

• Restaurer la confiance entre les populations, les partenaires techniques et les institutions internationales. 

• Adopter la campagne Nationale Pour la restauration des écosystèmes dégradés d’Haïti  propose depuis 6 ans l’par un cluster d’organisation Ecologique Haïtienne. 

Anel Dorlean 

Ecologiste et Ingénieur en Développement 

Coordonnateur Recherche Ecovert-Haiti 

Téléphones : (509) 4181-6168/ 36323759 

Ecoverthaiti02@gmail.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.