La Communauté Haïtienne des Organisations de la Société Civile (COHOSOC), après consultation de ses membres et partenaires, porte à la connaissance de la communauté internationale en général et de la population haïtienne en particulier qu’elle se désolidarise désormais de madame Régine ABRAHAM et de monsieur Frinel JOSEPH en tant que « représentants de la société civile » au sein du Conseil présidentiel de transition (CPT).
La COHOSOC constate, avec amertume, que cette représentation, au lieu de contribuer à porter un projet de développement pour le pays, participe à son effondrement à tous les niveaux de la vie nationale.
Depuis la création du CPT, douze (12) communes sont passées sous le contrôle d’hommes armés ; un million sept cent mille (1 700 000) personnes ont été déplacées, abandonnant leurs maisons pour s’installer dans des camps de fortune dans les départements de l’Ouest, de l’Artibonite et du Centre. Pourtant, le déplacement forcé de populations civiles constitue une violation grave des droits humains.
Au plus haut sommet de l’État, aucun effort sérieux n’a été entrepris pour rétablir la sécurité ni pour garantir aux citoyens la pleine jouissance de leurs droits.
Quant à la Police nationale, douze (12) de ses membres ont été tués au cours de cette année. Les principales routes nationales sont bloquées ou occupées par des gangs armés ou par des groupes civils autoproclamés « forces de résistance ». On constate un transfert du monopole de la violence de l’État vers des civils armés. Pire encore, les gangs ont remplacé les forces de l’ordre en installant leurs propres postes de péage sur les grands axes routiers.
Aujourd’hui, la corruption sévit au plus haut niveau de l’État, impliquant à divers degrés la quasi-totalité des membres du CPT. Le scandale récent à la BNC, où trois (3) membres auraient exercé des pressions sur le directeur général afin de soutirer des fonds, a profondément choqué l’opinion publique.
En Haïti, l’impunité a atteint son paroxysme.
En guise de rappel :
- Les principes démocratiques et la transparence sont des piliers fondamentaux dans tout processus de désignation au nom du secteur de la société civile ;
- Cette désignation n’a fait l’objet d’aucune consultation structurée ni de dialogue préalable avec les principales plateformes, coordinations régionales ou réseaux sectoriels composant la société civile haïtienne.
Depuis leur accession au pouvoir, l’administration publique est rongée par des pratiques qui fragilisent les institutions les plus régaliennes de la République.
Même la diplomatie, qui devrait incarner l’image de la nation à l’international, est prise d’assaut par des personnes corrompues et incompétentes, ternissant ainsi la réputation de la première République noire indépendante du monde.
La Communauté haïtienne des organisations et institutions de la société civile rappelle que la société civile n’est pas un bloc monolithique, mais un espace pluriel qui doit être considéré dans sa globalité.
Enfin, la tentative récente d’organiser un référendum illustre une violation flagrante de la Constitution et témoigne d’une volonté manifeste d’imposer un agenda obscur dicté par certaines puissances étrangères.
Par voie de conséquence, la Communauté haïtienne des organisations et institutions de la société civile invite M. Frisnel JOSEPH et Mme Régine ABRAHAM à faire preuve de sagesse en se retirant des affaires publiques, n’étant ni dignes ni honnêtes vis-à-vis de la population haïtienne.
Me Ebens EXANTUS, président
Jocelyn DORVILUS, vice-président
Marcelin DUPUY, secrétaire général
Pour le COHOSOC
Contacts :
(509) 44 77 080 / 40 74 0084 / 38 10 2235

