27 décembre 2025
Haïti, crise de gouvernance : le plus grand rêve de l’élite haïtienne est un visa américain !
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Haïti, crise de gouvernance : le plus grand rêve de l’élite haïtienne est un visa américain !

Dans tous les pays du monde, c’est un groupe d’élite qui oriente la politique nationale. Au-delà des divergences idéologiques, économiques ou politiques, il existe une ligne rouge à ne pas franchir : l’intérêt général doit toujours être au cœur des décisions.

En Haïti, cependant, nous faisons face à une élite déconnectée de la réalité nationale. Un groupe de personne qui ne croit plus en Haïti, qui se rêve appartenant à toutes les autres nations sauf à la sienne,il agit comme un étranger dans son propre pays. Cette élite manifeste même une forme de mépris, voire de racisme, envers sa propre population. Elle rejette son identité au point de vouloir, à tout prix, ressembler à des Blancs, perdant ainsi tout ancrage culturel et toute fierté nationale.

En quête d’une appartenance ailleurs, cette élite devient nomade, humiliée par d’autres peuples, car ce qui fait la force d’un peuple, c’est son identité. Lorsqu’on perd son identité, on perd son humanité. On erre comme des brebis égarées dans la savane.

Le modèle du panafricanisme : un exemple à suivre

En Afrique, le mouvement panafricaniste a permis à plusieurs peuples de reconnecter avec leurs racines et de redéfinir leur trajectoire de développement. Les pays qui ont embrassé cette idéologie ont commencé à revaloriser leur culture, leurs ressources, leurs traditions, et ont placé l’humain et l’identité au cœur de leurs politiques publiques.

Il fut un temps où Haïti était le pionnier de la négritude. Nous faisions la promotion de la dignité de la race noire, comme en témoigne le célèbre ouvrage d’Anténor Firmin, De l’égalité des races humaines. De grands penseurs et écrivains tels que Jean Price-Mars, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, ont œuvré à la valorisation de notre race et de notre humanité.

Une élite sans identité, une nation en ruine

Lorsque l’élite d’un pays perd son identité, c’est toute la nation qui vacille. Il n’y a plus de repères, plus de modèles, plus de valeurs à transmettre. Le pays sombre dans la confusion, le chaos et le déclin.

Le besoin urgent d’un pacte national

Pour sortir de ce marasme, nous avons besoin d’un pacte social national, d’un sursaut collectif, d’un réveil de ce qu’il reste encore d’humain en nous. Car nos comportements actuels dépassent l’entendement : nous nous comportons comme des sauvages en Haïti.

Ce pacte doit comprendre :

Un pacte d’identité : affirmer haut et fort que « Je suis Haïtien(ne) et je reste Haïtien(ne) ». Nous sommes condamnés à vivre et à grandir ensemble dans cette cité commune.
Un pacte politique : bannir la mentalité du « ôte-toi de là que je m’y mette ». Tout président élu doit pouvoir aller jusqu’au terme de son mandat, quelles que soient les circonstances.
Un pacte économique : exploiter de manière responsable et souveraine nos ressources naturelles et notre sous-sol, pour relancer l’économie au bénéfice de tous.
Un pacte républicain : faire triompher l’État de droit. Dorénavant, ce ne sera plus la force qui primera, mais la loi, une loi égale pour tous.
Une redéfinition de notre politique internationale : revoir nos rapports avec la République dominicaine, les puissances occidentales, mais aussi renforcer les liens avec les pays du BRICS. Haïti doit apprendre à se développer par elle-même, dans une logique de souveraineté et de dignité retrouvée.
Un engagement sincère de la diaspora : celle-ci doit contribuer activement au développement du pays, notamment par la création de grandes sociétés économiques. Nous ne voulons pas d’une diaspora qui réclame son intégration dans la politique uniquement dans le but de piller les caisses de l’État une fois au pouvoir.

Cette classe politique est sans vision, sous-développée dans l’âme, leur plus grande aspiration est l’obtention d’un visa américain, le développement est d’abord mental. Un esprit mesquin, égoïste, incapable de servir l’intérêt général, ne mérite pas de diriger une nation.

Avec les politiques migratoires plus strictes des États-Unis, notamment sous Donald Trump, le USA n’est plus un refuge pour l’élite corrompue haïtienne. Refusant de bâtir leur propre pays, ils cherchent plutôt à se cacher dans un pays déjà structuré et prospère, sans y avoir rien semé. C’est une honte.

Rallumer la flamme de la dignité

Il n’est jamais trop tard pour regagner notre dignité. Mais cela suppose de sortir de notre zone de confort. On ne peut pas vivre en paix pendant que nos compatriotes gémissent dans la misère et la crasse.

Le changement commence par un nouveau regard sur notre prochain. Une prise de conscience profonde. Un engagement sincère envers cette terre qui est la nôtre. Car nul ne viendra bâtir Haïti à notre place

Alceus Dilson: Communicologue , juriste 

E-mail :Alceusdominique@gmail.com

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