Un décret controversé signé cette semaine par Donald Trump relance le débat sur la gestion de l’itinérance aux États-Unis. En ordonnant la priorisation de financements fédéraux pour les villes qui interdisent les campements et la consommation de drogue en plein air, l’ancien président cible directement les grandes métropoles progressistes comme San Francisco, Los Angeles et New York.
Mais ce qui indigne le plus, c’est la possibilité d’interner de force des personnes sans-abri dans des centres psychiatriques ou de traitement de la toxicomanie, sans leur consentement. Pour de nombreux défenseurs des droits humains, cette mesure marque un inquiétant retour à l’institutionnalisation forcée, abandonnée depuis des décennies pour ses abus et son inefficacité.
« Enfermer les gens de force n’est pas la bonne approche pour lutter contre l’itinérance », dénonce Steve Berg, de l’Alliance nationale pour mettre fin au sans-abrisme. Le décret, qualifié de vague et punitif, est perçu par plusieurs élus comme une tentative politique de créer des « gros titres » au détriment de solutions humaines et durables.
Alors que la Californie a déjà lancé ses propres efforts — souvent critiqués par Trump — pour encadrer les campements tout en renforçant l’offre de soins, le gouverneur Gavin Newsom et plusieurs maires dénoncent un texte basé sur des stéréotypes, plus soucieux d’ordre public que de dignité.
« Déplacer les gens d’une rue à l’autre ou de la rue à la prison ne résoudra rien », affirme la mairesse de Los Angeles, Karen Bass. Pour elle comme pour d’autres, la clé réside dans l’accompagnement, pas dans la répression.


