Le taux de fécondité des États-Unis a atteint un nouveau plancher historique en 2024, tombant à 1,599 enfant par femme, selon les données actualisées du Centre national des statistiques de santé (NCHS). Un chiffre bien en deçà du seuil de renouvellement des générations, fixé à 2,1.
Longtemps épargnés par le déclin démographique observé en Europe, les États-Unis suivent désormais la même trajectoire. Depuis près de deux décennies, les Américaines repoussent l’âge de la maternité ou renoncent à avoir des enfants. Le pic du baby-boom, qui portait l’indice à 3,5 dans les années 1960, semble définitivement révolu.
Face à cette tendance, l’administration Trump a tenté de renverser la vapeur : décret facilitant l’accès à la fécondation in vitro, propositions de primes à la naissance, mais ces mesures sont jugées insuffisantes par les experts. « Elles restent symboliques. Le problème central, ce sont les coûts exorbitants des services de garde et l’absence de congés parentaux garantis », souligne Karen Guzzo, directrice du Carolina Population Center.
En dépit de ces politiques, la natalité continue de baisser chez les femmes de 20 à 34 ans. Les préoccupations financières, le retardement du mariage et les incertitudes économiques expliquent en grande partie cette évolution.
Un léger sursaut de 1 % du nombre de naissances a été observé en 2024, soit 33 000 bébés supplémentaires par rapport à l’année précédente, portant le total à 3,6 millions. Mais cette hausse, liée à des réajustements méthodologiques dans les données de recensement, ne modifie pas la tendance structurelle : les États-Unis vieillissent, et leur transition démographique est bel et bien amorcée.