7 octobre 2025
Un document d’un journaliste américain révèle le rôle prédominant joué par Réginald Boulos dans l’éviction de Jude Célestin en 2010 au profit de Martelly
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Un document d’un journaliste américain révèle le rôle prédominant joué par Réginald Boulos dans l’éviction de Jude Célestin en 2010 au profit de Martelly

“Private sector + Mulet: Célestin should withdraw,” the subject line read.44. Preliminary election results put Celestin ahead of Martelly by just 6,845 votes for second place. Former first lady and law professor Mirlande Manigat took first place with 31.4 percent of the vote, while Celestin had 22.5 percent and Martelly 21.8 percent.

Merten explained to his colleagues in Washington that Reginald Boulos and his private-sector allies had told Préval that Célestin should resign from the race. “This is big,” the ambassador wrote. En 2025, Alix Didier Fils-Aimé, issu du même secteur économique mafieux, entreprend de promouvoir l’organisation d’un référendum dépourvu de fondement légal, que la majorité des citoyens haïtiens rejette en raison de son illégitimité politique et de son inconstitutionnalité manifeste.

Dans les heures qui suivent l’annonce des résultats du premier tour de l’élection présidentielle de 2010 en Haïti, Réginald Boulos, influent acteur du secteur privé, intervient activement pour forcer le retrait de Jude Célestin, candidat soutenu par le président René Préval. Un courriel de l’ambassadeur américain Kenneth Merten, révélé par le journaliste Jake Johnston, atteste de ces pressions coordonnées avec Edmond Mulet, alors représentant spécial de l’ONU. À 9h54 le 8 décembre, Merten informe ses collègues à Washington que « le secteur privé et Mulet » exigent que Célestin se retire, soulignant l’importance politique de cette intervention.

Alors que Port-au-Prince est encore secouée par des violences postélectorales, l’ambassade américaine tente de désamorcer les tensions. Merten appelle personnellement l’équipe de Michel Martelly à calmer ses partisans. La manœuvre vise à installer Martelly au second tour face à Mirlande Manigat, dans une configuration plus favorable aux intérêts d’un bloc international soucieux de stabilité apparente, mais indifférent aux dynamiques démocratiques internes. Martelly « Ti Simone », promu par des stratèges étrangers, devient ainsi la figure de remplacement — controversée et volontairement dépolitisée — dans une élection pourtant organisée dans un pays meurtri par le séisme du 12 janvier.

Le rôle de Boulos dans cette opération opaque fut central. Dix ans plus tard, alors qu’il est détenu aux États-Unis, sa trajectoire rappelle l’entrelacement constant entre capital économique, pressions diplomatiques et manipulation électorale. L’arrivée de Martelly au pouvoir, loin d’un renouveau, marquera l’enracinement d’un système mafieux et prédateur, dont les conséquences pèsent encore lourdement sur l’État haïtien.

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