16 octobre 2025
Haïti : le gouvernement le plus désastreux (1986-2025) ?
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Haïti : le gouvernement le plus désastreux (1986-2025) ?

Reynoldson MOMPOINT

Port-au-Prince, le 06 juin 2025

Haïti n’a jamais connu de lune de miel avec ses gouvernements. Mais il y a des moments où le cauchemar flirte avec l’apocalypse. Où l’État ne se contente plus de faillir, il s’érige en structure prédatrice, complice de la descente aux enfers du peuple. Et si l’histoire post-1986 est une vallée de larmes, certains chapitres suintent l’odeur du pourri à des kilomètres.

Nous avons dressé la liste noire, et passé au crible chaque régime de 1986 à 2025, pour élire, sans conteste, le gouvernement le plus catastrophique de l’ère post-Duvalier. À l’issue de cette autopsie républicaine, un nom émerge, les mains souillées, le bilan honteux, le visage fuyant : le gouvernement d’Ariel Henry (2021-2025).

I. Critères de l’étude : une grille de la faillite

Pour ne pas sombrer dans le subjectif ou le simple ressenti, l’étude s’est basée sur 6 axes objectifs :

1. Effondrement des institutions

2. Aggravation de l’insécurité

3. Corruption et impunité

4. Paupérisation des masses

5. Illégitimité démocratique

6. Gestion de crise et vision politique

Chaque gouvernement a été noté, de Namphy à Henry, en passant par Aristide, Préval, Martelly, Jovenel, et même les éphémères Premiers ministres de transition. Mais Ariel Henry surclasse la médiocrité. Il l’officialise. Il la grave dans le béton.

II. Ariel Henry : le vide au pouvoir, la mort comme complice

Jamais, depuis 1804, le peuple haïtien n’a semblé aussi seul, aussi livré à lui-même. Ariel Henry, médecin de son état, aura été un chirurgien de la décomposition nationale. Arrivé après l’assassinat trouble et jamais élucidé de Jovenel Moïse, il s’installe sans élection, sans mandat, sans projet, à la tête d’un pays en convulsion.

Résultat :

Les gangs contrôlent 80% de Port-au-Prince. L’État ne gouverne plus : il supplie.

La Police Nationale est abandonnée, infiltrée, laminée. Les policiers se font massacrer, et aucune riposte crédible ne voit le jour.

Les hôpitaux ferment, les écoles brûlent, les marchés sont pillés.

La diaspora finance l’État à coups de transferts, pendant que les élites politiques pillent le pays en retour.

L’économie informelle devient l’unique moteur de survie.

La fuite massive (bateaux, forêts, frontières) reprend, comme sous les pires dictatures.

Ariel Henry incarne la trahison tranquille. Il ne ment pas. Il se tait. Il n’agit pas. Il gère l’effondrement, à pas feutrés, en bons termes avec ses commanditaires étrangers.

III. Le syndrome du gouvernement fantôme

Sous Henry, il n’y a pas eu de Parlement, pas de Cour de Cassation fonctionnelle, pas d’élections, pas de gouvernement légitime. Une bande de technocrates, sans ancrage ni base populaire, pilote le pays via des décrets, avec le soutien muet de certaines chancelleries. C’est le gouvernement le plus opaque, le plus illégitime, le plus dangereux de l’ère moderne.

Et comble de l’ironie ? Le Premier ministre a quitté le pays en pleine insurrection armée, et ne put y revenir. C’est une première dans l’histoire d’un État postcolonial : un chef de gouvernement en cavale, abandonnant le navire, pendant que les rats se battent pour les restes.

IV. Les autres régimes dans le collimateur :

Jean-Claude Duvalier (jusqu’en 1986) : dictature dynastique sanglante.

Jean-Bertrand Aristide (1991) : Crétinisme politique.

Raoul Cédras (1991-1994) : régime militaire barbare.

Jean-Bertrand Aristide (1994-1996, 2001-2004) : Militarisation populaire (chimères) délitement institutionnel, polarisation extrême.

René Préval (1996-2001, 2006-2011) : Décentralisation ratée, complicité silencieuse avec le secteur privé prédateur, abandon des campagnes…

Michel Martelly (2011-2016) : Carnavalesque, corrompu, précurseur du chaos.

Jovenel Moïse (2017-2021) : Isolation, autoritarisme, opacité, assassinat.

Mais aucun de ces régimes n’a atteint le niveau d’effondrement global observé sous Henry : un pays sans État, sans Président, sans sécurité, sans avenir.

V. Verdict : un gouvernement qui mérite un procès historique

À l’échelle du désastre, Ariel Henry mérite un tribunal populaire. Pas pour ses actes, mais pour ses silences. Pas pour ses ordres, mais pour son absence. Il a été l’anti-gouvernement par excellence. Le zombi politique d’un État en putréfaction.

L’Histoire ne lui pardonnera pas. Le peuple, lui, l’a déjà vomi. »

Ce n’est plus l’heure des constats, mais du jugement. Et si la justice traîne, l’Histoire, elle, écrit. En lettres de sang. En cris d’enfants affamés. En larmes de mères abandonnées.

Et cette page, désormais, porte un nom : Ariel Henry.

Reynoldson MOMPOINT

mompointreynoldson@gmail.com

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