Le Nigeria fait face à l’une de ses pires catastrophes naturelles en décennies. La ville de Mokwa, dans l’État central du Niger, a été ravagée jeudi dernier par des inondations dévastatrices, causant la mort de plus de 200 personnes selon un bilan officiel provisoire. Environ 500 autres personnes sont toujours portées disparues.
Le drame s’est abattu après de violentes pluies qui ont balayé les quartiers de Tiffin Maza et Anguwan Hausawa. Les habitants évoquent un flot soudain et incontrôlable, potentiellement amplifié par la rupture non confirmée d’un barrage local.
Les secours, désormais suspendus, ont peu d’espoir de retrouver des survivants. « Nous pensons que personne ne peut encore être retrouvé vivant », a déclaré à la BBC le responsable local Musa Kimboku.
Le témoignage des rescapés est bouleversant. Adamu Yusuf, l’un d’eux, a vu sa femme et son nouveau-né emportés sous ses yeux. « Je ne dois ma survie qu’à ma capacité à nager », a-t-il confié. Un autre habitant, Saliu Sulaiman, a perdu sa maison et l’équivalent de 1 500 dollars issus de la vente de ses récoltes.
Pour prévenir les risques sanitaires, les autorités s’apprêtent à exhumer des corps ensevelis sous la boue. Routes, ponts, et moyens de subsistance ont également été détruits, paralysant la région.
Les inondations, récurrentes durant la saison des pluies nigériane, deviennent de plus en plus meurtrières. Après les 600 morts de 2022, le Nigeria fait face à une urgence humanitaire majeure.
Par ailleurs, au moins 25 personnes ont perdu la vie lors de deux attaques menées dimanche soir dans l’État de Benue, au centre du Nigeria, selon les autorités locales. Ce nouvel épisode sanglant vient s’ajouter à une longue série de violences dans cette région marquée par des conflits fonciers récurrents entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades.