23 septembre 2025
Scandale au Salvador : Bukele aurait pactisé avec les gangs pour prendre le pouvoir, selon de nouvelles révélations
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Scandale au Salvador : Bukele aurait pactisé avec les gangs pour prendre le pouvoir, selon de nouvelles révélations

Salvador : Nayib Bukele accusé d’avoir scellé des pactes avec les gangs pour faciliter son ascension politique

De nouveaux témoignages compromettants diffusés par le média salvadorien El Faro mettent en cause le président Nayib Bukele, accusé d’avoir noué des alliances secrètes avec des gangs criminels pour renforcer son influence politique dès 2015, alors qu’il briguait la mairie de San Salvador. Deux anciens membres influents de groupes armés, dont un chef du gang Barrio 18, affirment que des pressions, voire des menaces, ont été exercées sur les populations locales pour assurer leur soutien électoral à Bukele.

Les témoignages rapportent que des fonds auraient été versés par des intermédiaires proches de l’actuel président aux chefs de gangs pour obtenir leur coopération, une stratégie qui aurait perduré jusqu’à l’élection présidentielle de 2019 et les législatives de 2021. Ces accords incluaient la promesse d’un traitement carcéral de faveur et une réduction des violences dans les quartiers sensibles afin de faire baisser artificiellement le taux d’homicides.

Déjà en 2021, les États-Unis avaient imposé des sanctions contre deux collaborateurs du gouvernement salvadorien soupçonnés d’avoir négocié des baisses de violence avec des gangs en échange d’avantages politiques. Une mise en accusation du ministère américain de la Justice, déposée en 2022, a également évoqué des engagements pris par l’administration Bukele pour ne pas extrader certains chefs du MS-13 vers les États-Unis, et même pour faciliter la libération de figures visées par Interpol.

Si ces révélations accréditent l’hypothèse d’une stratégie de collusion à des fins électorales, le président salvadorien n’a pas réagi publiquement aux vidéos diffusées récemment. Son silence tranche avec son habitude de répondre vigoureusement sur les réseaux sociaux à toute mise en cause médiatique.

Le gouvernement de Bukele reste populaire dans le pays, notamment en raison d’une politique sécuritaire musclée ayant conduit à l’arrestation de plus de 80 000 personnes sous état d’exception depuis 2022. Cette campagne, largement dénoncée par les défenseurs des droits humains, aurait été déclenchée après la rupture de l’accord secret, marquée par une soudaine flambée de meurtres.

Analystes et ONG pointent les contradictions entre l’image de chef de guerre anti-gang cultivée par Bukele et les preuves croissantes de compromissions politiques. Pour Noah Bullock, directeur de l’organisation Cristosal, ces éléments fragilisent sérieusement la crédibilité du président comme partenaire dans la lutte contre la criminalité organisée.

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